Maroc

Maroc-Espagne : Bourita explique la crise en France

Le ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, a fait plusieurs sorties médiatiques au cours des derniers jours afin de mettre les points sur les «i» à propos de la crise qui oppose le Maroc à son voisin ibérique.

Pour le Maroc, l’Espagne a créé une crise par des actes. Et c’est également par des actes qu’elle doit résoudre cette crise qui n’oppose en aucun cas le royaume à l’Union européenne mais seulement à l’État ibérique, a déclaré Nasser Bourita dimanche soir sur LCI. Le message est clair et ferme. Après la chaîne de télévision française d’information en continu du groupe TF1, la tournée médiatique du ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger s’est poursuivie sur d’autres médias français.

En effet, Bourita s’est également entretenu avec Wendy Bouchard dans l’émission «Europe Soir – Week-end» sur Europe 1. Là encore, le chef de la diplomatie marocaine est revenu sur la crise migratoire à Sebta. Pour lui, ces évènements sont nés d’abord «d’une crise politique entre deux partenaires». Mettant en avant la bonne foi du Maroc, Bourita a rappelé que «durant quatre ans, le Maroc a démantelé 8.000 cellules de trafic d’êtres humains, et 14.000 tentatives de migration clandestines, dont 80 sur la ville de Sebta». Des sacrifices énormes qui exigent, selon Rabat, le respect du principe de réciprocité.

«Le Maroc n’a pas l’obligation d’agir. Le Maroc n’est ni le gendarme, ni le concierge de l’Europe. Il le fait en partenaire», a martelé Bourita pour qui «on ne peut pas manigancer le soir contre un partenaire, et lui demander le lendemain d’être loyal». Le ton est le même dans les colonnes de l’AFP, où le ministre marocain a appelé dimanche l’Espagne à éviter un «pourrissement» de la crise générée par l’accueil de Brahim Ghali, chef du front polisario, et restaurer le partenariat stratégique entre le deux pays, notamment en matière de coopération migratoire.

Rabat soutient que le chef du mouvement séparatiste sahraoui soutenu par Alger a voyagé de façon «frauduleuse», «avec un passeport falsifié». Les autorités marocaines demandent, par conséquent, une enquête «transparente» sur les conditions de son arrivée que Madrid a justifiées par des «raisons humanitaires». Permettre à Ghali «de rentrer chez lui, contourner la justice espagnole et ignorer les victimes serait un appel au pourrissement», a mis en garde avec véhémence Bourita dans un entretien avec l’agence de presse.

Pour éviter ce «pourrissement», a appelé le ministre, il est primordial d’initier une enquête «transparente» sur les conditions de son entrée en Espagne et «sur la prise en compte des plaintes déposées contre Ghali» pour « tortures», «violations de droits humains» ou encore «disparition forcée».

Des incidents «regrettables»
L’Europe doit être au rendez-vous de sa politique migratoire, a affirmé ce week-end le ministre français des Affaires étrangères, Jean Yves Le Drian. Selon ce dernier, les récents «incidents» à Sebta sont «tout à fait regrettables». «

Il y a, en ce moment, une relation assez compliquée entre l’Espagne et le Maroc, et je souhaite que cela puisse se rétablir le mieux possible. Parce que jusqu’à présent, il y avait sur la question de l’immigration une relation plutôt positive, partagée entre le Maroc et l’Espagne», a déploré le chef de la diplomatie française.

Si Le Drian s’est contenté d’afficher une position neutre, le président-fondateur du forum de Crans Montana, Jean-Paul Carteron, ne cache pas son soutien à Rabat. La décision de l’Espagne de «dérouler le tapis rouge, même sanitaire, au chef des séparatistes, est une offense pure et simple faite au Maroc», estime-t-il, relevant que le pays ibérique, par cette décision, s’est mis «dans une position que l’on peine à comprendre». «Aujourd’hui, l’Espagne, qui a pourtant bien d’autres sujets urgents de préoccupation, a choisi d’accueillir le chef du polisario, officine patentée anti-marocaine de l’Algérie, pour recevoir des soins médicaux.

Il s’agit, de notoriété mondiale, de l’ennemi implacable du royaume. Celui-ci est poursuivi, en Espagne même, pour des crimes très graves que l’on semble avoir mis entre parenthèses», décrypte Carteron dans une analyse consacrée à la crise diplomatique enclenchée entre le Maroc et l’Espagne après l’accueil en catimini et sous une fausse identité du dénommé Brahim Ghali, mais aussi à l’attitude hostile de la diplomatie allemande envers l’intégrité territoriale du royaume.

Khadim Mbaye / Les Inspirations Éco


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