Maroc

Marhaba 2021 : ce qu’en pensent les transporteurs maritimes

L’initiative royale visant à accueillir les MRE dans les meilleures conditions et aux meilleurs prix a, comme l’on pouvait s’y attendre, suscité un élan tous azimuts des acteurs de l’écosystème du voyage. C’est dans cette dynamique que Royal Air Maroc (RAM) a proposé une grille tarifaire étudiée pour le contexte et pris des mesures exceptionnelles, qui se traduisent par l’engouement observé en termes de réservation de billets. Jusque-là, c’est plutôt dans le secteur aérien, notamment chez RAM, que les instructions royales semblaient avoir suscité des réactions.

C’est du moins ce que le plus grand nombre de Marocains pensait. Quid alors du secteur maritime ? La compagnie française La Méridionale vient d’annoncer «la reprise des liaisons maritimes entre Grand Port Maritime de Marseille – Port de Marseille Fos et Tanger Med Compte officiel – TMSA à compter du 15 juin 2021». Pour ce faire, ses 2 navires, le Girolata et le Pelagos, assureront le transport de fret et de passagers à raison de 3 rotations par semaine. D’autres transporteurs maritimes réagissent.

Contactée par Les Inspirations ÉCO, la compagnie maritime Africa Morocco Link (AML), filiale du groupe bancaire marocain Bank of Africa, nous fait part de ses impressions. Rappelons-le, Africa Morocco Link (AML) est une société maritime spécialisée dans le transport de passagers et de marchandises, opérant entre le Port Tanger Med et celui d’Algesiras.

«Concernant l’opération Marhaba 2021, je tiens de prime abord à saluer la décision royale d’instruire tous les intervenants pour faciliter le voyage de nos citoyens souhaitant rentrer en vacances au pays, et de constater qu’à cette heure, tous les opérateurs répondent favorablement et avec enthousiasme aux instructions royales. AML, entreprise citoyenne et patriote, participera sans réserve à œuvrer pour faciliter la traversée maritime entre les ports européens et les ports marocains, conformément aux directives des autorités compétentes en la matière», réagit M’Fadel El Halaissi, directeur général délégué en charge de l’Ingénierie, recouvrement, développement stratégique et missions spécifiques du groupe bancaire.

En raison de la crise diplomatique entre le Maroc et l’Espagne, le transporteur a dû procéder à des réajustements. «En prévision de la campagne Marhaba 2021, AML avait pris, comme à l’accoutumée, toutes les mesures nécessaires pour accueillir nos MRE dans les meilleures conditions afin de faciliter leur retour au Maroc. Cependant, en raison de la crise sanitaire de Covid-19 et le maintien de la suspension de l’activité de passagers entre le Maroc et l’Espagne, l’opération Marhaba 2021 n’aura pas lieu à partir des ports reliant le Maroc et l’Espagne», nous explique le manager. M’Fadel El Halaissi indique, ainsi, que «pour assurer la traversée entre les ports du Nord de la Méditerranée (France et Italie), notre souci est de trouver les navires convenables pour cette route maritime dans un délai très court et à un prix convenable au marché.

Nous travaillons ensemble avec les autorités maritimes pour y aboutir». Et de souligner qu’en concertation avec les autorités maritimes, AML a mobilisé toutes ses équipes pour trouver la meilleure alternative afin de permettre aux MRE de visiter leurs familles et proches dans les meilleures conditions et au meilleur prix.

«Depuis sa création en juin 2016, AML a toujours agi en entreprise citoyenne et patriote en dépit des difficultés ayant entravé son démarrage. Aujourd’hui, elle représente le pavillon marocain avec une part de marché en constante évolution, et ce, dans le respect total de la réglementation en vigueur», fait valoir El Halaissi.

Entre 2017 et 2019, en moyenne annuelle, AML a assuré 3.300 traversées, transporté 437.000 passagers, 100.000 voitures et 47.000 camions fret.

Subvention, pas subvention ?
Depuis l’annonce des instructions royales, certaines sources ont notamment évoqué l’imminent déblocage d’une subvention étatique qui serait attribuée aux compagnies de transport maritimes ou aériennes qui participent à cette initiative visant à accueillir les MRE dans les meilleures conditions et aux meilleurs prix. En effet, qui dit réduction des tarifs dit baisse des marges.

Dans le contexte actuel où les acteurs du transport maritime traversent des moments très difficiles, quelle est la formule la plus viable à adopter pour les inciter à transporter le plus grand nombre de MRE sans fragiliser davantage votre modèle économique ? Interrogé sur le sujet, M’Fadel El Halaissi soutient que pour l’heure rien n’est précis. «Pour la subvention, nous n’avons pour l’heure rien de précis ni d’annonces sur le sujet. Il faut d’abord parer au plus urgent, c’est-à-dire trouver les navires appropriés pour chaque route maritime, faire les études techniques d’escales et d’accostages aux ports visés, dresser un coût financier précis et, enfin, fixer un tarif public souhaité. Après, on discutera les conditions des équilibres financiers».

Le dirigeant souligne tout de même que le transport maritime de passagers a énormément souffert durant la période de la pandémie en 2020. «Plusieurs secteurs ont bénéficié à juste titre, d’appuis et soutiens divers. Ce secteur en a été exclu. On se rend compte aujourd’hui de l’intérêt stratégique du transport maritime passagers pour un pays dont la façade maritime est longue de plus de 3.500 km. Avec d’excellentes infrastructures portuaires, il faut absolument développer ce secteur et le mettre à la hauteur des attentes de notre pays. Le transport maritime de passagers, à l’instar des transports publics urbains, est à inscrire dans la liste des services publics !», réagit-il.

Les raisons de l’affluence de la campagne 2021
Pour ce qui est de l’affluence des MRE, le dirigeant de la compagnie maritime Africa Morocco Link (AML) soutient que la campagne 2021 connaîtra une affluence particulière malgré le retard dans l’annonce de son ouverture et le spectre des mesures sanitaires contraignantes pour le retour vers les pays de résidence pour deux raisons fondamentales. D’abord, parce que «les prix affichés par RAM sont très compétitifs et attractifs pour nos concitoyens». Ensuite, parce que «l’avènement de l’Aïd Al Adha (coïncidant avec la dernière semaine de juillet) est une occasion idéale pour les regroupements familiaux».

Les transporteurs espagnols ne désespèrent pas

La fermeture de la frontière Maroc-Espagne vient certainement perturber le trajet de milliers de MRE qui prévoyaient de traverser par ferry et à moindre coût par le détroit de Gibraltar. Ces derniers devront trouver une autre alternative. Ceci dit, les transporteurs espagnols ne désespèrent.

Contactée par Les Inspirations ÉCO, la compagnie FRS rappelle que ses navires ne naviguent pas pour l’heure sur les lignes entre le Maroc et l’Espagne pour le transport de passagers, ces lignes étant suspendues depuis mars 2020, pour cause de la pandémie du Covid-19.

Toutefois, la compagnie dit être prête à naviguer normalement lorsque les liaisons maritimes qu’elle exploite, entre les deux rives de la Méditerranée seront rétablies. Les clients souhaitant être notifiés en cas de réouverture des lignes peuvent s’inscrire sur le site de la compagnie, explique-t-on auprès du management. A noter que les lignes de transport de marchandises sont restées opérationnelles.

Modeste Kouame / Les Inspirations Éco


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