Maroc

«Mais c’est ton mari !», le viol conjugal à Tanger divise la toile

 
 
Pour la première fois au Maroc, un homme a été incarcéré, pour le viol de son épouse. Le jeune Marocain a été condamné à deux ans de prison, une amende de 2.000 DH et un dédommagement 30.000 DH à verser à sa femme.

Le projet de loi 103.13, relatif à la lutte contre la violence faite aux femmes, entré en vigueur en septembre denier, permettrait au Maroc de garantir une meilleure protection des femmes contre toutes formes de violence et de punir les auteurs, néanmoins il ne reconnaît pas le viol conjugal.

Dans le cas de cette affaire, la Cour d’appel de Tanger a pris sa décision, conformément aux articles 400 et 485 du Code pénal. «Quiconque, volontairement, fait des blessures ou porte des coups à autrui ou commet toutes autres violences ou voies de fait, soit qu’ils n’ont causé ni maladie, ni incapacité de travail personnel n’excédant pas vingt jours, est puni d’emprisonnement d’un mois à un an et d’une amende de 200 à 500 DH ou de l’une de ces deux peines seulement».

L’article 485 punit par «cinq à dix ans tout attentat à la pudeur consommé ou tenté avec violences contre des personnes de l’un ou de l’autre sexe».
Pour autant, les plaignantes ne se bousculent pas au portillon. Difficile d’établir un chiffre précis concernant ces crimes toujours empreints de tabous.
L’affaire a déclenché une polémique sur les réseaux sociaux, entre des internautes qui ont soutenu la victime et ont salué le courage de la femme pour avoir porté plainte, d’autres l’ont critiquée, et même insultée. L’affaire a divisé les avis.

Sur un post d’Hespress, l’information a été largement commentée par des internautes. Le crime semble mal connu pour plusieurs personnes. «Que quelqu’un m’aide à comprendre svp. Comment un époux peut-il violer sa femme?», «En tant que femme mariée, je supporte mon mari malgré tout pour le protéger et me protéger», ou encore «elle s’est mariée et elle ne veut pas avoir des relations sexuelles avec son époux. Je n’ai rien compris». Et pleins d’autres propos misogynes et discours culpabilisant la victime.

D’un autre côté, plusieurs internautes ont défendu la décision de cette femme. «C’est une première, bravo à cette courageuse femme, enfin le Maroc va vers la voie de l’évolution…un viol c’est un viol. Aucun homme n’a le droit de toucher sa femme contre son gré», «Je suis vraiment stupéfaite de voir que les femmes trouvent cela normal comme si elles sont des machines et doivent répondre aux envies sexuelles de leurs hommes sans en avoir envie. Bravo à cette femme !». «Une bonne nouvelle. Mais oseront-elles se plaindre ? Seront-elles cabales de briser le tabou ?».

 


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