Liaison maritime : Cadix veut se rapprocher du Maroc
Le port de Cadix en Andalousie s’active pour récupérer la ligne maritime commerciale avec le Maroc, qu’il souhaite développer à partir de Casablanca.
La course des ports espagnols vers l’établissement de connexions maritimes avec le Maroc ne fléchit pas. Après Motril et Almeria, voilà que le modeste port de Cadix veut rejoindre ce club. La compagnie maritime Armas a annoncé qu’elle se penche sur la (re)mise en place d’une ligne maritime commerciale avec le royaume. C’est Manuel Baeza, directeur des opérations de cet armateur espagnol qui a fait part des ambitions du groupe sous nos latitudes, durant une journée d’études autour du trafic maritime de courte distance. Toutefois, la compagnie ne s’aventure pas à avancer une date pour le lancement de cette prochaine liaison commerciale. Les contraintes sanitaires et l’évolution instable de la situation épidémiologique oblige à faire preuve de prudence. D’autant plus que la décision finale devra compter sur la bénédiction des autorités marocaines. En attendant, le groupe maritime demeure confiant. Selon Manuel Baeza, l’étude réalisée en 2018 confirme les atouts de cette ligne ainsi que ses avantages. Les promoteurs du projet se targuent aussi de disposer d’une liste de clients, intéressés par les services offerts par ce projet ainsi que le navire qui devrait assurer cette connexion. À priori, il s’agirait d’une desserte commerciale à raison de deux départs hebdomadaires. La compagnie a également affirmé qu’un troisième navire, destiné à la route Cadix-Canaries, sera affrété pour renforcer cette nouvelle ligne maritime. Si tout va bien, il se peut que ligne démarre durant l’été prochain ou au plus tard à l’automne, selon les pronostics d’ Armas. Et c’est le port Casablanca qui devrait relier les deux zones.
«C’est une opportunité pour croître», espèrent les promoteurs de cette connexion, qui reliera la capitale économique avec le port de Cadix, comme l’a indiqué son président, Téofila Martinez.
En réactivant cette ligne maritime fermée il y a 15 ans, le port de Cadiz veut redynamiser son activité. Pour mettre toutes les chances de son côté, l’autorité portuaire de Cadix a annoncé qu’à partir de juin prochain, elle compte présenter une requête formelle au ministère espagnol du Transport afin que cette infrastructure portuaire soit intégrée dans le réseau transeuropéen de transport. Chose qui devrait contribuer à concrétiser ses grandes ambitions concernant la route euro-africaine. Les ports espagnols se positionnent à présent comme une alternative au méga terminal d’Algésiras. Certes l’établissement joue dans la cour des grands avec ses infrastructures ultramodernes, sa capacité à faire face à un dense trafic, et son expérience incontestée. Cependant, les autres ports espagnols veulent participer, à leur échelle, à cette juteuse compétition et grignoter une part du gâteau que sont les échanges entre le Maroc et l’Europe. À présent, les établissements qui gravitent dans l’orbite du terminal d’Algésiras se présentent comme une solution fiable pour ceux souhaitent des routes maritimes alternatives et surtout abordables. C’est le cas par exemple du terminal de Motril. La compagnie marocaine MCL avait annoncé, il y a quelques semaines qu’elle s’apprêtait à lancer sa première connexion avec ce terminal relevant de la province de Grenade. Elle devrait affréter l’Eurocargo Napoli, un cargo polyvalent qui navigue depuis 1995, sous pavillon italien. Mais il semblerait que la transaction entre la compagnie marocaine et l’armateur italien n’a pu être conclue.
Amal Baba Ali, DNC à Séville / Les Inspirations Éco