Les mesures urgentes du gouvernement
Le plan gouvernemental pour l’emploi des jeunes diplômés s’appuie sur les secteurs de l’enseignement, la santé et des projets d’infrastructures lancés par les établissements publics en vue de redonner confiance aux jeunes titulaires d’une licence.
La rentrée parlementaire a été une occasion pour le gouvernement d’étaler ses premières mesures urgentes visant particulièrement la lutte contre le chômage des jeunes diplômés. Avant de présenter en détail les mesures contenues par le PLF 2019 et dans l’optique de tenir une rencontre nationale avant la fin de cette année axée sur la problématique de l’emploi des jeunes, les premiers éléments de la vision du gouvernement se basent essentiellement sur l’emploi des jeunes au sein du secteur de l’enseignement. «Les titulaires des licences dans les zones éloignées ou enclavées et qui ne pouvaient auparavant passer les concours d’accès devront avoir la priorité en matière de recrutement. Ainsi des concours provinciaux pour l’enseignement du primaire seront institués, de même que la condition de l’âge qui ne doit pas dépasser 45 ans a été abandonnée», indique la feuille de route du gouvernement qui ajoute qu’entre 2017 et 2018, ce sont plus de 55.000 postes de travail qui ont été créés, en plus des 15.000 prévus en 2019, soit le tiers des enseignants dans le public actuellement. Pour cibler les lauréats des principales filières de l’enseignement supérieur, le recrutement pour les niveaux collégial et lycéen «devra se faire au niveau des régions», indique le plan d’action du gouvernement. «La rentrée 2019-2020 est déjà préparée puisque le concours sera passé durant ce mois d’octobre», insiste la feuille de route de l’Exécutif.
En vue de dissiper le caractère précaire des emplois contractuels dans le secteur de l’enseignement, un statut fondamental des fonctionnaires des AREF qui est entré en vigueur en septembre dernier permet aux nouveaux enseignants d’avoir le même statut que leurs homologues non contractuels. «Cette année, ce sont 100.000 candidats qui ont déposé leurs demandes alors que le besoin durant les 10 prochaines années est de 200.000», comme l’indiquent les prévisions du gouvernement. Il est à rappeler que durant deux ans, ce sont 90.000 postes budgétaires qui ont été institués pour l’emploi au sein du public, y compris dans le secteur de la santé, dont le nombre des postes de travail qui seront décidés en 2019 avoisine 4.000 postes de travail, soit le même nombre qu’en 2018. L’investissement public destiné aux secteurs des BTP, l’Équipement et les projets d’infrastructures devra permettre la création de 100.000 emplois. Le potentiel offert par les plans sectoriels mais surtout l’implication du fonds Hassan II seront cruciaux pour absorber les contingents des demandeurs d’emploi. «Avant la fin de cette année est prévue une rencontre nationale sur l’emploi, de même que le Fonds Hassan II sera présent dans le financement des mesures visant la corrélation entre la formation professionnelle et les besoins du marché du travail», précise la même source. «D’autres ressources supplémentaires seront recherchées dans la fiscalité et la rationalisation des dépenses pour la mobilisation des fonds», selon les attentes du gouvernement concernant le volet du financement des programmes d’emploi.
Les associations également impliquées
«Le gouvernement fera du secteur associatif un levier pour l’emploi à travers des associations entre le public et les ONG ainsi que les conseils des régions, spécialement dans les secteurs sociaux et à travers le renforcement du rôle des associations en matière d’amélioration de l’employabilité», indiquent les mesures préconisées par le gouvernement. C’est durant le mois de septembre dernier que le recueil des avis des acteurs associatifs a été entrepris et s’appuie sur la circulaire du président du gouvernement relative au cadre de préparation du PLF 2019 qui met en avant «la nécessité de faire de l’emploi une priorité horizontale de toutes les politiques publiques», selon le nouveau cadre de concertation annoncé par le gouvernement. Les axes qui ont fait l’objet de débats concernent les modalités d’application de 3 orientations majeures prévues par le programme du gouvernement (travail décent, égalité et l’emploi des jeunes) mais aussi le volet relatif à l’encouragement de l’investissement générateur de postes de travail. Les exigences du gouvernement concernent ainsi le rapprochement du système d’éducation et d’alphabétisation de l’emploi avec l’adaptation des programmes de formation aux offres et aux opportunités et l’amélioration de l’employabilité des lauréats. En ligne de mire se trouve la généralisation des espaces d’emplois numériques en milieu rural et le développement des services à distance au niveau des villes, des universités et des communes, accompagnés de la mise en place de programmes régionaux basés sur un dispositif régional de promotion de l’emploi.