Le roi Mohammed VI : Nelson Mandela savait qu’il pouvait compter sur l’appui du Maroc
«Aux sirènes du séparatisme et de toute forme d’instabilité, Mandela opposait l’unité, conscient que l’essor de notre continent passe par l’intégrité territoriale des États qui le composent», a souligné le souverain dans ce message, dont lecture a été donnée par le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita.
Pour le roi, Mandela, qui incarnait indéniablement un modèle de sagesse que ses successeurs devraient perpétuer, «nous a montré que le dialogue et la négociation doivent être poursuivis sans relâche – quelle que soit la profondeur des divisions ou des mésententes».
Icone de la réconciliation, Feu Mandela n’eut de cesse d’inviter à une introspection collective des valeurs humanistes qu’il a portées et à un dépassement des divisions, qu’elles soient politiques ou économiques, en sachant, à bon escient, les transcender, a relevé le souverain, notant qu’au mal du racisme, il a opposé la libération ; au morcellement, l’unité ; aux dangers de la fragmentation et de la marginalisation, il a choisi l’union, plaidant sans cesse pour le progrès et la prospérité en lieu et place du sous-développement et de l’isolement.
Évoquant le «chapitre marocain» dans la riche vie du leader sud-africain, le roi a souligné que le regretté Mandela nourrissait une affection et une estime sincères pour feu le roi Hassan II, ajoutant que cette affection, qui était réciproque, trouvait sa source dans l’appui inconditionnel apporté par le Maroc aux mouvements de libération africains.
«Il s’agissait là d’une constante sous les règnes de mes regrettés grand-père feu le roi Mohammed V et père feu le roi Hassan II : ils ouvrirent le territoire national à tous les mouvements de libération africains qui, lorsqu’ils recherchaient aide et soutien, utilisèrent le royaume comme base militaire et politique, a affirmé le souverain dans ce message, rappelant qu’en tant que leader de l’African National Congress, Nelson Mandela «savait qu’il pouvait compter sur l’appui du Maroc».
«Entre 1960 et 1962, il résida au Maroc où il put bénéficier de l’offre militante et du soutien du royaume dans sa lutte légitime. Ce soutien multiforme et continu durant les années de lutte du mouvement national sud-africain se déclina par une formation des militants de l’ANC dans la région d’Oujda, l’aide et le soutien logistique et militaire à l’ANC, en appui aux activités diplomatiques menées par le mouvement de Nelson Mandela à l’international», a rappelé le souverain.
Le roi a mis l’accent, dans ce cadre, sur la «convergence de nos deux histoires et le sens de notre engagement commun, engagement qui devrait se poursuivre aujourd’hui».