Maroc

Le Maroc, un pays modèle pour l’OIM

Le monde célèbre aujourd’hui la Journée internationale des migrants. Le bilan de cette année est marqué, sur le plan international, par le drame de l’esclavage en Libye. Au Maroc, le pays oscille entre son triple statut de pays de départ, d’accueil et de transit des migrants.

Environ 5 millions de Marocains vivent à l’étranger, le Maroc accueille 40.000 migrants venus d’une centaine de pays et des centaines de jeunes migrants irréguliers traversent le territoire du royaume pour atteindre le royaume. Ce sont les trois composantes de la donne migratoire, chacune nécessitant une réponse unique mais complémentaire.

3% de la population mondiale
Le rapport mondial sur la migration de 2018, publié par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) attire l’attention sur la complexité de l’enjeu migratoire et l’interdépendance pour sa prise en charge. Dans le cas du Maroc, le rapport rappelle le profil d’émigration et de migration du pays. Selon le rapport de l’OIM 2018, «le Maroc est le deuxième pays africain à compter des nationaux vivant à l’étranger, après l’Égypte». Ce statut de pays émetteur de migrants ne faiblit pas comme en témoignent les mouvements migratoires des Marocains récemment depuis la Lybie ou en 2015 à partir de la Turquie pour atteindre l’Europe. Le Maroc est aussi un pays de transit comme le confirme le rapport 2018 de l’OIM. «Traditionnellement, le Maroc est un pays d’émigration qui est désormais davantage une destination pour les migrants venus d’autres pays africains, qui souhaitent rester pour une période indéterminée, en attendant un passage vers l’Europe», observe l’OIM. Pour l’organisation internationale, la réponse possible pour préparer l’arrivée de ces migrants est de mettre en place des politiques nationales en matière d’intégration des migrations.

Sur ce registre, le Maroc est qualifié de «modèle» par l’OIM. «Nous félicitons le Maroc pour sa Stratégie nationale d’immigration et d’asile et nous sommes disposés pour continuer à l’accompagner pour inscrire cette politique dans la durée», affirme Ana Fonseca, chef de mission de l’OIM au Maroc Le rapport 2018 revient sur la complexité des questions migratoires. Le monde compte 244 millions de migrants internationaux, soit 3,3% de la population mondiale. À cela s’ajoute 66 millions de réfugiés et déplacés de leurs pays, nécessitant une protection internationale. «La migration est un terme qui englobe une grande variété de mouvements et de situations impliquant des personnes de tous horizons et milieux», explique le rapport de référence sur ces questions mais premier paradoxe, c’est que tous les êtres humains ne sont pas égaux face à la mobilité. «Si une personne sur 7 est migrante, il demeure que toutes les personnes n’ont pas la même facilité pour quitter leur territoire», rappelle Fonseca. Pour apporter une réponse à ces enjeux, l’ONU a lancé en septembre 2016 un processus pour adopter un Pacte mondial sur les migrations courant 2018. Le Maroc prend part activement à cette dynamique.


Ana Fonseca
Chef de mission de l’OIM Maroc

Les Inspirations ÉCO : En cette journée internationale, quels sont les défis pour le Maroc dans le domaine de la migration ?
Ana Fonseca : Aujourd’hui est l’occasion de parler de la vulnérabilité des migrants mais aussi de leur contribution pour le développement. On félicite le Royaume du Maroc pour ses efforts d’intégration des migrants dans le cadre de la régularisation. Le pays est marqué par un dynamisme très grand du gouvernement, des ONG et des agences internationales. Notre objectif est de soutenir le Maroc pour intégrer la politique migratoire dans les différentes stratégies nationales. Nous travaillons dans un esprit de coopération étroite avec le ministère délégué chargé des MRE et des affaires de la migration, le ministère de l’Intérieur, le ministère de la Coopération internationale.

Votre commentaire sur la situation à Ouled Ziane…
Les migrants présents sur place sont très mobiles et en route vers l’Europe et se trouvent dans une situation irrégulière. Dans ce contexte, la priorité pour nous est de travailler avec les acteurs locaux pour améliorer la cohésion sociale et le bien vivre ensemble entre les nouveaux arrivants et les habitants. Pour sa part, l’OIM continuera à assister directement les migrants à travers ses programmes, notamment l’assistance au retour volontaire et à la réintégration. Nous continuerons à appeler à des migrations sûres, ordonnées et régulières, comme le prévoit le futur pacte mondial en cours d’élaboration.

Vous avez assisté le Maroc pour réaliser sa consultation nationale sur le pacte, quelle évaluation faites-vous de ce travail ?
Le Maroc a fait son travail dans le temps approprié. Il continue désormais son travail au niveau international et nous coopérons étroitement pour bien suivre ce processus.  


L’ODT-Immigrés célèbre la Journée internationale

L’Organisation démocratique de travailleurs migrants (ODTI) au Maroc célèbre aujourd’hui la Journée internationale de la migration en organisant une conférence sous le thème : «La migration et l’Afrique à la lumière du retour du Maroc au sein de sa famille institutionnelle de l’Union africaine» au siège de la région Rabat-Kénitra. Les aspects migratoires liés à ce retour à l’UA seront abordés avec la présence de professeurs universitaires et des responsables publics. Pour rappel, l’ODTI est le premier syndicat des travailleurs immigrants au Maroc. Il rassemble des ressortissants de différentes nationalités et secteurs.

 


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