Maroc

La maison PJD se craquelle

Le 13e congrès d’Attajdid Tolabi, l’organisation estudiantine affiliée au PJD qui s’est tenue les 5 et 6 août au stade Hassan II à Fès a laissé paraître en surface les divergences profondes entre l’actuel et l’ancien chef du gouvernement. Les détails.
 
 Le feu couve dans les instances du PJD. L’éviction d’Abdelilah Benkirane n’a pas encore fini de livrer ses secrets. Sur la forme, Abdelilah Benkirane et Saâdeddine El Othmani ont chacun fait leur déclaration séparément contrairement à la tradition du parti qui a fait que le secrétaire général et le président du Conseil national du parti font leur allocution en s’adressant l’un à l’autre. 
Sur le fond, les deux hommes se sont envoyés des messages parfois directs, souvent en utilisant de longs détours.
Abdelilah Benkirane, fidèle à son style, a ouvert le bal avec une allocution d’une heure où il a fait feu de tout bois. Il décrit le procès qui a conduit à son éviction et le nombre de concessions qu’il a dû consentir sans résultats. Cependant, Benkirane fait un effort considérable pour montrer que le PJD est encore uni. Lors de son allocution, Saâdeddine El Othmani lui renvoie la politesse. 
Cependant, au soir du samedi 5 août, les divergences entre les deux hommes vont refaire surface lors des travaux du parti dont certains extraits ont filtré.
Il s’agit notamment des débats qui ont porté sur l’article 16 du statut du parti qui fixe limite du nombre des mandats à la tête du parti à deux. Un amendement permettra à Benkirane de rempiler à la tête du PJD pour un troisième mandat, même s’il remet en cause la démocratie interne du parti longtemps cité en exemple. 
L’article 37 a fait également l’objet de débats puisqu’il s’agit de mettre de la distance entre les ministres Pjdistes en exercice et le secrétariat général du parti. Une proposition qui a un profond sens politique puisque le parti ne veut pas endosser les erreurs ou égarements des ministres du parti de la lampe qui auraient un lourd prix politique. 
Le congrès d’Attajdid Tolabi est une répétition grandeur nature du 8e Congrès national du parti, prévu les 9 et 10 décembre prochains, qui décidera qui des courants d’Abdelilah Benkirane et Saâdeddine El Othmani va gagner la confiance du parti, ce qui aura de graves conséquences sur l’avenir du parti de la lampe. Un air de déjà-vu.

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