Maroc

La célérité dans l’exécution s’impose

Le secteur du transport et de la logistique, épine dorsale de l’économie, peine à décoller. Les stratégies se sont succédées, mais sans pour autant connaître une évolution palpable. Quoi que Mohamed Abdeljalil, le ministre sortant, soit tout de même arrivé, à en croire les professionnels, à donner un coup de fouet au secteur.

En effet, le mérite lui revient pour ce qui est du lancement de la première zone logistique d’Aït Melloul. Un chantier majeur dont l’exécution date de la Stratégie nationale de la logistique de 2010. D’ailleurs, les opérateurs dans le secteur s’accordent sur le fait que ce chantier revêt une importance capitale pour faire baisser le coût logistique qui demeure lourd, à 19% du PIB. Il devrait de ce fait constituer une priorité pour le nouveau ministre, Abdessamad Kayouh.

«Si l’on arrive, d’ici la fin du mandat, à lancer les travaux de la zone logistique au niveau de Casablanca, on aura au moins relevé un défi qui n’est pas des moindres. Il faut noter que l’exécution d’une stratégie logistique est un travail de longue haleine. Les efforts doivent ainsi s’inscrire dans la continuité», précise Rachid Tahri, secrétaire général de la Fédération du transport et de la logistique.

Même son de cloche du côté de Ali Berrada, président de Logismed. «Ce chantier a connu un retard criant, alors qu’il s’agit de projets qui permettent de gagner en compétitivité», s’exprime-t-il.

Dans le même sillage, le retour à vide, qui pèse de tout son poids sur le coût logistique (dont il représente 50%), pourrait être résorbé à travers la massification de marchandises effectuées dans les zones logistiques et les plateformes multi-flux.

À cet égard, la fédération a souligné que le secteur ne dispose, pour l’heure, pas de visibilité concernant la plateforme multi-flux au niveau de la nouvelle ville de Zenata, qui devait soulager le port de Casablanca. Quant à la desserte à Casablanca, dédiée aux transporteurs, elle ne fonctionne pas à plein régime puisque certains transporteurs continuent d’emprunter d’autres itinéraires.

Le transport est une autre paire de manches. Les opérateurs pointent du doigt la lenteur de l’introduction dans le circuit législatif du projet de décret définissant les conditions d’accès à la profession qui a d’ailleurs été conçu avec les opérateurs. L’indexation, qui permet de pallier la flambée des prix du carburant est l’autre point sensible auquel le nouveau ministre devrait s’attaquer. A cela s’ajoutent la lutte contre l’informel ainsi que la préservation d’une concurrence loyale entre les entreprises structurées.

Pour rappel, le ministre sortant avait mené une étude ayant démontré que 35.000 entreprises opérant dans le secteur ne disposent pas de véhicule. Une problématique à laquelle le ministère devrait s’atteler d’urgence, selon les opérateurs. La mise en place d’une bourse de fret, la lutte contre la surcharge et l’instauration d’un régime fiscal incitatif en faveur des transporteurs  revêtent également un caractère urgent. L’accompagnement des transporteurs dans la politique de décarbonation se pose aussi avec acuité vu les prochaines échéances à l’international.

À ce sujet, les professionnels mettent l’accent sur les accords bilatéraux qui devraient être revus tout en soulignant que sur ce plan, la formation continue fait défaut.

La Rédaction / Les Inspirations ÉCO



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