Maroc

Karim Zidane, l’homme qui doit relancer l’investissement

Dans le cadre du récent remaniement gouvernemental, la nomination de Karim Zidane au poste de ministre délégué chargé de l’Investissement, de la Convergence et de l’Évaluation des politiques publiques marque un tournant significatif dans la stratégie économique du Maroc. Fort d’une expérience internationale notable, notamment chez le constructeur automobile BMW, ce technocrate affilié au RNI depuis 2017 devra faire face à des défis majeurs dans un secteur crucial pour l’économie marocaine.

Les chantiers prioritaires
Le pilotage du pacte de l’investissement constitue peut-être le défi le plus ambitieux. Avec des objectifs chiffrés de 500.000 emplois à créer d’ici 2026 et 550 milliards de dirhams d’investissements privés à mobiliser, la tâche s’annonce colossale.

La réussite de ce pacte, lancé par le Souverain, repose sur la capacité du ministre à orchestrer une collaboration efficace entre les secteurs public et privé. La mise en œuvre de la Charte de l’investissement constitue aussi une des priorités immédiates du nouveau ministre.

Ce cadre juridique novateur vise principalement à dynamiser le tissu des PME marocaines à travers des mesures incitatives concrètes. Les décrets d’application de cette charte devront être rapidement finalisés pour garantir son efficacité opérationnelle.

La réforme des Centres régionaux d’investissement (CRI) représente un autre défi majeur. S’appuyant sur les acquis de la loi n° 47-18 de 2019, qui a déjà renforcé l’autonomie administrative et financière de ces centres, le ministre devra veiller à l’optimisation de leur fonctionnement. L’objectif est de transformer ces structures en véritables catalyseurs de l’investissement régional.

Des objectifs ambitieux à concrétiser
La déconcentration et la régionalisation avancée des CRI représentent aussi un axe stratégique. En effet, le nouveau ministre aura la tâche d’accélérer le processus pour doter les centres de la capacité à valider les projets d’investissement inférieurs à 250 millions de dirhams. Attendu de longue date par les régions, ce processus vise à stimuler une dynamique économique territoriale en répondant de manière fluide aux besoins des investisseurs à l’échelle locale.

L’accélération de la dynamique économique régionale sera concrétisée par l’adoption de la nouvelle loi 22-24, mettant l’accent sur la simplification des procédures et le renforcement du rôle des CRUI. Zidane devra s’assurer que ces nouvelles structures fonctionnent efficacement et respectent les délais.

Parmi les défis majeurs qu’il aura à relever, figure la nécessité de réussir l’impulsion des investissements tout en garantissant l’équité spatiale entre les régions, notamment celles situées hors de l’axe Tanger-Agadir. Cette équité spatiale devra s’appuyer sur le positionnement stratégique, l’offre territoriale de chaque région en lien avec ses atouts et les potentialités spécifiques, et ce, afin de maximiser leur contribution au développement économique.

La nomination de Zidane intervient dans un contexte économique particulièrement exigeant. Le succès de sa mission dépendra largement de sa capacité à mobiliser les différentes parties prenantes autour d’une vision commune du développement économique du Royaume, tout en maintenant un équilibre délicat entre ambition et réalisme dans la mise en œuvre des réformes.

La Rédaction / Les Inspirations ÉCO



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