Investissement : les startups marocaines dans le viseur de l’Espagne
Le gouvernement espagnol promet monts et merveilles aux startups marocaines à la recherche de nouveaux marchés. Une rencontre thématique sera organisée à leur profit lundi prochain. Mais que vaut réellement cette offre ?
«L’Espagne comme destination des entrepreneurs marocains». C’est le thème du prochain webinaire, organisé par l’Institut du commerce extérieur, ICEX, l’organisme en charge de la promotion des exportations espagnoles et l’attrait du capital étranger. Présent au Maroc à travers deux antennes, à Rabat et à Casablanca, l’établissement cherche à présent à séduire les entreprises technologiques «Made in Marruecos». «Nous recherchons les meilleures startups, nous vous attendons», clame le slogan de cette rencontre prévue le 15 février et destinée aux startups marocaines.
De fait, après l’immobilier et l’offre d’un titre de séjour à tout prochain acquéreur ayant investi dans la pierre espagnole à hauteur de 500.000 euros, voilà que les autorités en charge de l’attrait des investissements visent les startups. Que faut-il faire pour devenir startuper en Espagne ? Selon le site Rising up in Spain, le pays voisin met à la disposition des porteurs de projet technologique innovateur, «un ensemble d’aides pour vous installer en Espagne». Quant aux avantages, le site dénombre quelques-uns, tel que l’installation dans «l’un des plus dynamiques espaces de travail». Des facilités pour l’octroi de visas, un suivi pour les thèmes d’ordre juridique, etc. De surcroît, l’offre comprend «un accès à un réseau d’investisseurs, aux entreprises espagnoles ainsi qu’aux grands meetings, nationaux et internationaux». En revanche, 10% du capital de cette entrepris naissante devraient être détenus par un étranger non-résident en Espagne. De plus, l’entreprise doit être déjà constituée ou en cours de constitution quand l’aide sera attribuée.
Dans le cas où l’entreprise est déjà présente en Espagne, sa date de création ne devrait pas dépasser une année. Actuellement, 22% des startups présentes sur le sol espagnol se dédient à l’e-commerce, suivies par les applications spécialisées dans les médias sociaux. En ce qui concerne la répartition géographique, 70% des startups espagnoles se trouvent à Madrid, Catalogne et en Andalousie. Par régions, c’est dans la région de Madrid où l’on investit le plus dans les startups. En revanche, la région catalogne abrite le plus grand de ces firmes, à hauteur de 27%. 70% des investisseurs en matière de startups le font à Madrid et en Catalogne. Toutefois, la région andalouse est celle qui dépense le plus en termes d’aides et de fonds de soutien aux entreprises technologiques. Selon le magazine Business Insider nombre de startups espagnoles se sont lancées à l’assaut du marché international, depuis l’éclatement de la pandémie. La situation de la crise sanitaire n’a en aucun cas atteint leur moral ni leur appétit. Mais que vaut cette offre ? L’Espagne est réputée être un pays où les entrepreneurs se plaignent de la lourdeur fiscale. Il est de notoriété publique que les grandes fortunes espagnoles font appel à «l’ingénierie financière» pour échapper aux filets du fisc. Le dernier exemple en date est cet exemple de ce jeune youtubeur espagnol qui a annoncé son intention de s’installer en Andorre, las de la lourdeur du système fiscale. Et il n’est pas le seul. Plusieurs joueurs et artistes ont choisi de d’établir une résidence fiscale dans cette principauté.
Dans ce sens, l’Association espagnole du capital, de la croissance et des investissements (ASCRI), a publié un rapport où elle énumère les mesures que devraient adopter le gouvernement espagnol afin d’encourager les PME et les startups. La plupart des recommandations sont d’ordre fiscales. Si vous êtes toujours intéressés, rendez-vous le 15 février sur le site d’ICEX, à partir de 11 heures, heure marocaine, où un expert illuminera votre lanterne. q
Amal Baba Ali, DNC à Séville / Les Inspirations Éco