Inondations à Casablanca : comment améliorer l’assainissement des eaux pluviales
Une réunion était programmée vendredi, au sein de la commission permanente du Conseil de la ville de Casablanca, en vue de vérifier l’apport des mesures préventives qui ont été mises en place par le gestionnaire délégué. L’évaluation de l’arsenal d’intervention de Lydec sera soumise à des experts indépendants.
La forte pluviométrie que vit la métropole depuis mardi dernier, et ses conséquences importantes sur plusieurs communes, fait réagir la plus haute instance délibérative de la métropole. La commission locale chargée du dossier de la gestion déléguée au sein du Conseil de la ville de Casablanca devrait, en effet, tenir une réunion ce vendredi avec le délégataire de la gestion du réseau de l’eau et de l’assainissement, Lydec. Un échange programmé en vue de recueillir «des éclaircissements détaillés concernant les mesures qui ont été prises par Lydec, en réaction aux données des bulletins de la Direction générale de la météorologie», rapporte un membre du Conseil de la ville. Le rapport, présenté par Lydec devant la commission du Conseil de la ville, sera soumis à l’appréciation d’experts indépendants, qui devront à leur tour évaluer l’impact des actions qui ont été prises en vue de rendre plus efficaces les interventions sur le terrain.
Dans ce cadre, les deux parties devraient convenir d’un plan de travail destiné à améliorer le volet de l’assainissement des eaux pluviales dans plusieurs communes. Déjà, plusieurs actions ont été menées au cours des derniers jours dans plusieurs sites de la ville, parallèlement à des opérations de recensement des dommages subis par les habitants des quartiers les plus touchés. C’est dire si le fait de dresser un point sur la situation ne sera pas chose facile, sachant que de fortes précipitations continuent de s’abattre sur la ville. Soulignons que le Conseil de la ville a recensé jusqu’à présent 10 zones ayant subi les dommages des crues, essentiellement dans des quartiers comme Lahraouine, Moulay Rachid ou encore Hay Hassani. Le Conseil de la ville devra donc réaliser son diagnostic, de manière urgente, sur la base des conclusions qui seront prises par les experts indépendants au sein des quartiers ciblés.
Selon le cahier des charges liant Lydec à la ville de Casablanca, les travaux d’entretien du réseau d’assainissement doivent être réalisés de manière périodique. Cette responsabilité incombe au délégataire, nous explique-t-on. Quid alors des communes ? Les obligations contractuelles en vigueur stipulent que les collectivités territoriales ne peuvent en aucun cas interpeller le délégataire sur les mesures de l’entretien préventif, même en présence de données quantifiées sur la pluviométrie attendue. Cependant, l’instance élue demeure entièrement compétente pour évaluer le seuil des travaux qui ont été effectués, ainsi que le dispositif d’intervention d’urgence mis en place. Faut-il le souligner, les services concernés au sein du Conseil de la ville ont reçu des centaines de plaintes au cours des trois derniers jours. C’est ce qui a d’ailleurs incité le Conseil de la région à demander à Lydec un rapport détaillé sur les dommages subis. La situation vécue actuellement au sein de l’instance élue de la ville de Casablanca tombe sous le coup de la loi organique des communes, qui oblige d’appliquer l’ensemble des mesures destinées à mettre en valeur la part des responsabilités dans le contrat de la gestion déléguée.
De son côté, Lydec a pu déployer tous les moyens qui étaient à sa disposition en vue d’atténuer l’ampleur des inondations au sein de plusieurs quartiers et boulevards stratégiques de la ville, depuis le début de la semaine. Plusieurs travaux sont en cours d’achèvement pour anticiper l’impact des averses qui devraient se poursuivre jusqu’au week-end.
Younes Bennajah / Les Inspirations Éco