Inflation, emploi et performances à l’export. L’Office des changes dresse le bilan de l’économie marocaine en 2022
Malgré les vents contraires de la conjoncture mondiale et les conditions climatiques difficiles, le Maroc a maintenu sa trajectoire économique en 2022. L’économie du Royaume a navigué contre vents et marées, stimulée par des secteurs clés et des performances à l’export remarquables.
L’Office des changes a publié son rapport annuel pour l’année 2022, fournissant un aperçu complet de la situation économique du pays, de la balance des paiements et de la position extérieure globale. Malgré les défis économiques et climatiques, le rapport révèle des tendances significatives dans divers domaines clés de l’économie nationale.
Croissance économique et secteurs clés
Selon le rapport, l’économie marocaine a connu un ralentissement de sa croissance en 2022, avec un taux de croissance de 1,3%, en comparaison avec un rebond fort de 8%, enregistré en 2021. Ce ralentissement s’explique principalement par la baisse de la valeur ajoutée des secteurs primaire et secondaire.
Le premier a enregistré un fléchissement de 12,7%, en grande partie dû au repli de la valeur ajoutée du secteur agricole (-12,9%). Le secteur secondaire a également connu une baisse de 1,7%, avec des replis dans les secteurs du BTP et de l’industrie d’extraction.
Cependant, le secteur tertiaire a connu une amélioration avec une croissance de 5,4%. Elles a été soutenue par le rebond du tourisme dont la valeur ajoutée a augmenté de manière remarquable (+53,7%), grâce à une augmentation significative du nombre d’arrivées et de nuitées.
Finances publiques et emploi
Le déficit budgétaire s’est réduit à 5,2% du PIB en 2022, contre 5,5% en 2021, en grande partie grâce à la forte augmentation des recettes ordinaires. Les recettes fiscales ont augmenté de 17,4%, et les recettes non fiscales de 28,9%.
Malgré l’inflation élevée, due aux tensions géopolitiques mondiales et à la crise énergétique, les recettes ont contribué à atténuer les pressions sur le budget de l’État. Sur le marché de l’emploi, le ralentissement économique a conduit à une perte nette de 24.000 emplois entre 2021 et 2022.
Les activités tertiaires ont partiellement compensé les pertes dans les secteurs du BTP et de l’agriculture, ce qui a permis au taux de chômage national de diminuer de 12,3% à 11,8%.
Inflation et commerce extérieur
L’inflation a été un défi majeur en 2022, avec une augmentation spectaculaire de 6,6% en comparaison à 1,4% seulement, l’année précédente. Cette hausse, en grande partie attribuable à l’augmentation des prix des produits alimentaires et des produits de transport, a été exacerbée par la crise énergétique due au conflit en Ukraine. Cela a eu un impact significatif sur le pouvoir d’achat des ménages.
Concernant le commerce extérieur, les échanges commerciaux du Maroc ont été affectés par le ralentissement de la croissance mondiale et les tensions inflationnistes. Le déficit commercial s’est creusé de 55,1% en 2022 par rapport à l’année précédente, principalement en raison d’une augmentation plus marquée des importations par rapport aux exportations. Les premières ont progressé de 39,5% et les exportations de 30,1%.
Performances à l’export
Cependant, malgré les défis économiques, le Royaume a enregistré de bonnes performances en matière d’exportations. Plusieurs secteurs clés ont réalisé des niveaux supérieurs à ceux d’avant la pandémie, notamment les phosphates et dérivés, le secteur automobile, l’agriculture et l’agroalimentaire, le textile et le cuir, l’aéronautique, et l’électronique et électricité.
Les exportations de phosphates et dérivés ont connu une croissance notable grâce à l’augmentation des prix des engrais naturels et chimiques. De même, le secteur automobile a enregistré un record d’exportations en 2022 du fait de la bonne performance de tous ses segments. L’agriculture et agroalimentaire a également connu une hausse des exportations, soutenue par la hausse des ventes dans l’industrie alimentaire et l’agriculture.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO