Guerre commerciale : la Chine promet de rester “une terre sûre” pour les investissements étrangers
Pékin protégera les entreprises américaines et restera «une terre sûre» pour les investissements étrangers, malgré la guerre commerciale et l’imposition de nouveaux droits de douane par les États-Unis, a indiqué lundi le gouvernement chinois.
La Chine a pris la semaine dernière des mesures de rétorsion contre les taxes, du même niveau, annoncées par le président américain Donald Trump contre les marchandises chinoises. Le géant asiatique avait par ailleurs annoncé des contrôles à l’exportation sur sept éléments de terres rares, y compris le gadolinium, utilisé notamment en imagerie par résonance magnétique, et l’yttrium, utilisé dans l’électronique grand public.
«Les contre-mesures chinoises visent à protéger fermement les droits et intérêts légitimes des entreprises, y compris des entreprises américaines (en Chine)», a déclaré dimanche Ling Ji, vice-ministre chinois du Commerce.
Ramener Washington à la raison
Ces taxes ambitionnent aussi de «ramener les États-Unis sur la bonne voie du système commercial multilatéral», a-t-il indiqué à un groupe de représentants d’entreprises américaines, selon un communiqué publié lundi par son ministère. Les droits de douane chinois de 34% entreront en vigueur le 10 avril.
«La Chine a été, est et restera une terre idéale, sûre et pleine de promesses pour les investisseurs étrangers», a toutefois souligné Ling Ji.
Il s’adressait à des représentants de plusieurs entreprises américaines, comme la multinationale du secteur médical GE Healthcare ou encore le constructeur automobile Tesla, dont le patron Elon Musk est un proche conseiller de Donald Trump.
«La racine du problème des droits de douane se trouve aux États-Unis», a souligné le vice-ministre. Il a appelé les entreprises américaines en Chine à «prendre des mesures concrètes et à maintenir conjointement la stabilité des chaînes d’approvisionnement mondiales», ainsi qu’à promouvoir la coopération mutuelle et les résultats gagnant-gagnant».
Haro sur le protectionnisme
Pékin a également accusé lundi Washington de mépriser les normes commerciales internationales. «Les États-Unis pratiquent l’hégémonie au nom de la réciprocité, sacrifiant les intérêts légitimes des autres pays pour servir leurs propres intérêts égoïstes et placer les priorités américaines au-dessus des règles internationales», a déploré lundi après-midi Lin Jian, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
«Il s’agit là d’un cas typique d’unilatéralisme, de protectionnisme et d’intimidation économique», a-t-il souligné lors d’un point presse régulier, accusant Washington de vouloir «priver les pays, en particulier ceux du Sud, de leur droit au développement».
La Chine est la troisième destination des États-Unis à l’export, avec 144,6 milliards de dollars de biens écoulés en 2024. Dans le même temps, le géant asiatique a vendu pour 439,7 milliards de dollars de produits aux États-Unis.
Sami Nemli avec agences / Les Inspirations ÉCO
