Maroc

Grand Casablanca : Fini, la pollution sur la côte Est !

La mise en place système anti-pollution du littoral Est du Grand Casablanca (SAP-Est) en 2015 permet de traiter 250.000 m3 d’eaux et de récupérer 10 tonnes de déchets quotidiennement, permettant ainsi d’assurer un niveau de dépollution de 100% des eaux usées du Grand Casablanca.

Des baigneurs, des pêcheurs, des randonneurs ou des sportifs qui se baignent dans les eaux de la côte Est du Grand Casablanca… ce spectacle, était inimaginable il y a tout juste un an. «Il était impossible de s’approcher de la mer à cause des déchets qui flottaient sur l’eau et des mauvaises odeurs qui s’en dégageaient», se souvient un riverain de la plage de Nahla. «Au-delà des nuisances olfactives et de la dégradation de la plage, c’est tout l’écosystème marin de la zone qui était affecté», renchérit Hamid El Misbahi, directeur des études et des grands projets à Lydec. Une situation qui n’est, heureusement, plus qu’un mauvais souvenir aujourd’hui.

En effet, depuis la mise en service du système anti-pollution du littoral Est du Grand Casablanca (SAP-Est) en 2015, les eaux usées de toute la zone s’étendant du port de Casablanca à la ville de Mohammédia sur une bande littorale de 24 km de long sont pré-traitées avant d’être déversées dans la mer. C’est l’aboutissement d’un projet lancé, on s’en souvient, en 2010 par les autorités de la ville et dont la réalisation et l’exploitation ont été confiées à Lydec, la filiale marocaine du groupe Suez. «De mai 2015 à fin août 2016, nous avons pré-traité environ 114 millions de m3 d’eaux usées de la zone à raison de 250.000 m3 par jour selon un débit de 7,2 m3 par seconde», explique Yann Fajolles, directeur technique à Lydec. Des volumes d’où l’opérateur récupère 10 tonnes de déchets qui chaque jour sont transférés à la décharge de Médiouna, sans compter les sables et les graisses. Il convient de souligner que ces quantités restent en dessous de la capacité du système qui est conçu pour traiter 11 m3 d’eaux usées par seconde et 35 tonnes de déchets par jour. Le SAP, rappelons-le, fonctionne en trois étapes: la collecte, le prétraitement et l’évacuation.

Lors de première étape, les eaux usées sont collectées sur toute la bande grâce à 2 intercepteurs côtiers. Ces galeries reçoivent toutes les eaux domestiques et industrielles qui, auparavant, étaient rejetées dans l’Océan atlantique à travers 9 rejets. Ces eaux arrivent désormais à la station «Eaucéan» de Sidi Bernoussi (2e étape) pour être pré-traitées. Là, elles passent par un tri grâce à une «fosse à bâtards» où les plus gros déchets sont retirés, un dégrillage permettant de débarrasser ceux de faible dimension avant un dessablage et un dégraissage simultanés. En dernier lieu, ces eaux assainies sont évacuées à 2,2 km de la côte via un émissaire au bout duquel sont montées 6 pompes d’un débit de 1,6 m3 par seconde. «Aujourd’hui, nous traitons 55% des eaux usées du Grand Casablanca, ce qui équivaudra, à terme, à la charge polluante de 5,5 millions d’habitants», annonce Philippe Mappa, directeur Exploitation eau et assainissement.

À ce propos, il faut rappeler que le SAP-EST vient en complément du réseau d’assainissement d’El Hank qui couvre la partie Ouest du Grand Casablanca s’étendant du port à Dar Bouazza, soit 45% des besoins en traitement d’eaux de la région. Le SAP-EST permet ainsi au Grand Casablanca d’assurer la dépollution de 100% de ses eaux usées. Le projet a nécessité 4 ans de travaux (de 2011 à 2015) pour un investissement global de 1,45 MMDH dont 1,02 MMDH financés par la Lydec et 432 millions par la commune via le fonds de travaux. Un effort financier qui permet non seulement à la zone de bénéficier d’eaux côtières salubres, mais aussi de revaloriser son littoral avec en perspective une plus grande attractivité en termes d’investissements en particulier dans le secteur touristique.

Pour rappel, Lydec est l’opérateur de services publics qui gère la distribution d’eau et d’électricité, la collecte des eaux usées et pluviales et l’éclairage public de la région du Grand Casablanca. Des services qu’il assure au total pour 4,2 millions d’habitants. En termes d’assainissement liquide, l’entreprise compte à son actif 5.200 km de collecteurs, 108 stations de relevage des eaux usées et pluviales, 2 stations de prétraitement des eaux usées, une station d’épuration de 40.000 équivalent-habitants, 89 bassins d’orage, 36 stations de surveillance des eaux de baignade couvrant 14 plages, le tout pour un investissement cumulé de 8,4 MMDH entre 1997 et 2015, soit 45% du total des investissements réalisés par le délégataire. Pour sa part, Suez, actionnaire majoritaire de Lydec, est un des leaders mondiaux de la gestion de l’eau, de l’assainissement, du recyclage et de la valorisation des déchets, de la maintenance et du nettoyage. Le groupe compte 80.000 collaborateurs dans le monde et est présent dans 70 pays.


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