GFI change de nom et devient Inetum, la nouvelle vision du groupe
Après une décennie de croissance continue, l’entreprise française de services numériques GFI change de nom et devient Inetum. Un changement qui vise à harmoniser son identité au niveau international, mais aussi à marquer son entrée dans une nouvelle ère digitale. Hugues Ruffat, Head of Global Area EEMEA d’Inetum, et Imad Haddour, président-directeur général d’Inetum Maroc, nous exposent la nouvelle vision du groupe et les motivations de ce virage stratégique.
Le groupe Gfi porte désormais un nouveau nom : Inetum. Pourquoi ce changement ?
Hugues Ruffat (HR): Le nom Inetum est inspiré du mot «incrementum», qui signifie «croissance» en latin. Ce terme est intimement lié à notre évolution et caractérise notre groupe qui, depuis près d’une dizaine d’années, a multiplié les rachats soit pour acquérir de nouvelles compétences, soit pour s’ouvrir à de nouveaux marchés. Inetum évoque notre histoire et affirme nos ambitions : nous avons réalisé 2,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2019 (proforma). Ce changement de nom vise également à créer une dynamique internationale pour tous nos salariés, ce que ne portait pas la précédente appellation Gfi, acronyme de Groupement français d’informatique… Notre démarche aujourd’hui vise à rassembler les 27.000 collaborateurs du groupe, répartis dans 26 pays, sous un seul et même nom pour avoir un esprit, une approche et une identité communs. Plus qu’un nom, ce changement nous permet aussi d’affirmer ce que nous sommes devenus, soit des experts du digital flow. Nous considérons que nous sommes entrés dans une ère post-transformation digitale, où les besoins et les usages se réinventent sans cesse. Et dans ce monde en constante évolution, notre mission est d’aider les entreprises et les institutions à tirer le meilleur d’un flow digital permanent.
Que peut apporter ce changement d’identité à la filiale du Maroc ?
Imad Haddour (IH) : Ce nouveau nom nous permettra de regrouper toutes nos activités sous une seule identité, mais aussi d’agir à travers une plateforme commune où nous pourrons utiliser les mêmes outils et mutualiser les ressources du groupe au Maroc. Cela nous permettra aussi d’avoir une certaine visibilité pour adresser le marché d’une façon unifiée et opérer avec plus de synergies. Tout cela se concrétisera physiquement à partir de janvier 2021 avec le regroupement de l’ensemble de nos activités dans un seul et même immeuble situé à Casanearshore. Comme nos métiers sont complémentaires et interdépendants, ce regroupement donnera lieu à des offres unifiées. Pour nous, c’est aussi un signal fort pour le marché en termes de présence au Maroc et sur le continent africain qui profitera d’une expertise locale plus importante.
Comment se porte l’activité d’Inetum au Maroc, après les acquisitions de 2019 ?
IH : L’activité au Maroc s’est considérablement renforcée suite aux trois acquisitions (Archos Technology, Valuepass et Capital Consulting) de 2019. Cela s’est matérialisé par une croissance à deux chiffres sur les deux dernières années et un chiffre d’affaires supérieur à 400 MDH. À travers ces différentes opérations, Inetum au Maroc poursuit ainsi son offensive en investissant des champs d’activité comme SAP et le consulting. Nous avons aujourd’hui une forte implantation locale avec près de 500 employés, une force vive qui nous confère une proximité avec nos clients. Aujourd’hui, nous fédérons un portefeuille riche qui dépasse les 350 entreprises privées et opérateurs publics. Nous participons pratiquement à tous les grands chantiers qui sont en cours tels que le projet de transformation du secteur du tourisme, le projet du ministère de l’Intérieur concernant le RSU. Nous collaborons avec RAM dans le cadre du déploiement de SAP Finance dans ses 70 pays de présence. Nous accompagnons également nos clients en télécommunications dans le développement de leur activité.
Comment avez-vous pu faire face à la pandémie de Covid-19 ?
HR : La pandémie a forcément eu un impact sur notre activité, que ce soit au Maroc, sur le continent ou ailleurs. Certaines activités se sont affichées en retrait alors que d’autres au contraire ont été encore plus performantes que d’habitude. De manière générale, l’activité s’est bien comportée et a été conforme à nos prévisions. C’est là la vraie force d’Inetum. Notre métier ne se résume pas à des missions ponctuelles auprès de nos clients. Nous assurons également un accompagnement de nos clients sur de gros programmes de transformation. Des programmes qui se sont maintenus durant la crise.
IH : Aujourd’hui, l’activité, on le constate, repart de plus belle au Maroc. Ceci s’explique par le fait que nos clients interviennent principalement dans des secteurs d’activité qui ont continué à fonctionner malgré le confinement (l’industrie, les banques et assurances, l’agroalimentaire, les télécommunications…) Ces derniers ont fait preuve de beaucoup de flexibilité puisqu’ils ont continué à nous faire confiance. De notre côté, nous avons été amenés à repenser notre manière de travailler. Nous nous sommes organisés en interne et avec nos clients pour assurer la continuité des services. Nous avons instauré le télétravail, et le retour au bureau s’est fait en respectant toutes les normes sanitaires.
Quelles sont vos prévisions concernant vos activités au Maroc ? Y a-t-il de nouvelles acquisitions prévues ?
IH : Nous avons cette année réussi à maintenir un certain niveau d’activité, et nous abordons 2021 avec confiance. 2020 a été une année importante pour nous puisque c’est l’année de la concrétisation et la consolidation de nos activités après les acquisitions de 2018-2019. Cette nouvelle configuration nous a permis de renforcer notre croissance sur le continent, en harmonisant toutes nos filiales et toute notre activité, à travers un plan ambitieux incluant la création d’emplois et l’émergence des talents locaux. Nous avons également poursuivi notre investissement dans le capital humain à travers des formations en ligne avec notre positionnement autour du positive digital flow. Et pour étoffer davantage notre offre produits, nous travaillons sur l’ouverture à Casablanca d’un nouveau FABLAB, consacré à l’innovation et au digital, qui sera mis à la disposition de nos clients ainsi que de l’ensemble de l’écosystème.
HR : Sur les perspectives 2021-2025, nous pensons devenir encore plus performants grâce à la synergie entre les acteurs du groupe que la période du Covid a permis de renforcer. Les Area Inetum Eastern Europe et Africa sont les deux zones où le groupe compte accélérer son développement à travers la croissance organique, mais aussi à travers des acquisitions. Nous sommes toujours ouverts aux opportunités, notamment en Afrique qui est un territoire important pour nous.
Propos recueillis par Aïda Lo