Fruits et légumes : l’Europe raffole des produits marocains

L’Union européenne intensifie ses achats de produits agricoles marocains, confirmant la place stratégique du Royaume dans l’approvisionnement du Vieux Continent. Tomates, poivrons, haricots verts ou avocats, les exportations affichent une croissance à deux chiffres en valeur, tirées par une demande saisonnière soutenue et une offre de plus en plus compétitive.

Au fil des saisons, les fruits et légumes marocains prennent une place grandissante sur les étals européens. Le premier trimestre 2025 en apporte une nouvelle preuve, avec des chiffres en forte hausse, tant en valeur qu’en volume.

Dans un contexte d’intensification des échanges euro-méditerranéens, le Maroc consolide sa position comme fournisseur stratégique du marché européen, en s’appuyant sur une offre diversifiée, une logistique mieux rodée et des périodes de production complémentaires à celles de l’Europe.

Une croissance soutenue des échanges
D’après les dernières données publiées par Eurostat, les importations communautaires de fruits et légumes marocains ont atteint 12,22 milliards de dirhams (MMDH) sur les trois premiers mois de 2025. Cela représente une hausse de 14% par rapport à la même période en 2024. Le volume a également progressé de 9%, atteignant plus de 512.000 tonnes.

Ce dynamisme reflète non seulement une demande croissante sur le marché européen, mais aussi les efforts continus déployés au Maroc pour structurer ses filières agricoles, améliorer la conservation post-récolte et sécuriser les corridors logistiques.

La Tomate, leader en valeur malgré un recul en volume
Produit phare des exportations agricoles nationales, la tomate conserve sa place de premier poste à l’export vers l’Union européenne. Durant le premier trimestre, elle a généré un chiffre d’affaires de 4,02 MMDH, en hausse de 2% par rapport à l’an dernier.

Cependant, cette progression en valeur s’accompagne d’une baisse de 10% en volume, avec 188.259 tonnes exportées. Ce recul pourrait s’expliquer, d’une part, par des tensions climatiques et, d’autre part, par une stratégie de montée en gamme axée sur des variétés à plus forte valeur ajoutée. Le marché reste cependant solide, soutenu par une demande constante, notamment en hiver et au début du printemps.

Poivrons et haricots verts à la peine
Derrière la tomate, le poivron marocain s’impose comme le deuxième légume le plus exporté vers l’UE, avec une valeur de 981 millions de dirhams (MDH), en hausse de 7%. En volume, les exportations atteignent 63.669 tonnes, un chiffre quasi stable avec un léger recul de 1%.

Les haricots verts, quant à eux, marquent le pas. Leurs ventes ont reculé de 11% en valeur, à 741 MDH, et de 16% en volume, avec seulement 27.990 tonnes expédiées vers l’Europe. Une tendance qui témoigne d’un repositionnement possible du Maroc sur d’autres produits jugés plus stratégiques ou rentables.

L’avocat, nouvelle star des étals européens
C’est sans doute la surprise la plus marquante de ce premier trimestre. L’avocat marocain enregistre une envolée spectaculaire sur les marchés européens. Sa valeur à l’export a bondi de 79%, atteignant 1,93 MMDH. Mais c’est surtout le volume qui impressionne, avec un doublement net des expéditions, soit 62.368 tonnes contre un peu plus de 31.000 l’année précédente. L’avocat devient ainsi un produit stratégique, aux côtés de la tomate.

Le Maroc, partenaire incontournable du marché européen
Au-delà de ce premier trimestre, les données consolidées sur l’année 2024 confirment une dynamique de fond. Le volume total importé par l’UE depuis le Maroc a atteint 1,42 million de tonnes, soit une hausse de 4% par rapport à 2023.

En valeur, les importations sont passées de 2,509 milliards d’euros à 2,713 milliards, soit environ 29,58 MMDH, en hausse de 8%. La tomate y a largement contribué, avec une progression de 18% en volume (579.815 tonnes) et une valeur qui frôle les 11 MMDH.

Ce renforcement des échanges agroalimentaires s’inscrit dans une stratégie gagnant-gagnant. Pour l’Union européenne, il s’agit d’assurer l’approvisionnement de ses marchés, notamment hors saison. Pour le Royaume, ces performances renforcent le rôle moteur de l’agriculture dans ses exportations et confortent ses ambitions à l’international.

Faiza Rhoul / Les Inspirations ÉCO