Formation professionnelle : une offre plus étoffée pour les filières de l’agriculture
Poursuivant la concrétisation de la stratégie Génération Green 2020-2030, le ministère de l’Agriculture est sur le point de lancer cinq nouveaux programmes de formation professionnelle. Nécessitant un budget global de 1,2 MDH, ces programmes visent à fournir au marché du travail davantage de main-d’œuvre qualifiée.
Face à une demande récurrente d’un marché du travail toujours à l’affut d’une main-d’œuvre agricole compétente, le ministère de l’Agriculture compte étoffer son offre de formation via le lancement imminent de cinq nouveaux programmes : mécanique agricole, jardinage, aviculture, maraîchage et élevage bovin. Les lauréats de ces cursus sont appelés à contribuer au développement socio-économique du secteur agricole.
Une offre diversifiée et attractive
La mise en place de ces nouveaux programmes de formation agricole traduit la volonté du ministère de tutelle de proposer une offre de formation «diversifiée, performante et attractive» de manière à couvrir toutes les filières de production à l’horizon 2030. Le but étant de subvenir à la demande globale du marché professionnel.
Concrètement, ces cursus formeront 150.000 lauréats, dont 10.000 seront destinés à l’enseignement supérieur et 140.000 à la formation professionnelle. Ces nouvelles formations adoptent une approche par compétences (APC) comme démarche d’ingénierie des dispositifs de formation. Un moyen efficace pour mettre à niveau et améliorer la qualification professionnelle des jeunes et optimiser leur insertion socioprofessionnelle. Afin de la rendre plus abordable, l’APC a fait l’objet d’un document de présentation générale destiné aux personnes œuvrant dans le domaine de la formation professionnelle et qui présente de façon détaillée les diverses étapes du processus d’élaboration des programmes selon cette approche.
Pour compléter ce document officiel, le ministère a élaboré cinq guides méthodologiques spécifiques appuyant la réalisation de chaque étape de l’élaboration de programmes selon l’approche par compétences. Il s’agit du guide d’analyse d’une situation de travail (AST) et de production d’un référentiel de métier, d’un autre dédié à élaboration d’un projet de formation professionnelle selon l’APC, d’un manuel d’élaboration d’un programme de formation professionnelle selon l’APC, d’un guide d’élaboration d’un référentiel d’évaluation selon l’APC et de celui ayant trait à l’organisation pédagogique et matérielle (GOPM) lié à un programme de formation professionnelle.
Stratégie mise à jour
Stratégique, le secteur agricole compte de nombreux programmes de développement et de réformes structurelles. Le contexte mondial marqué par la sécurité alimentaire, le changement climatique, la hausse des prix des produits agricoles, la responsabilisation des producteurs, ou encore la lutte contre la pauvreté a rendu nécessaire la mise à jour de la stratégie agricole, notamment en termes de restructuration et de redéfinition de ses missions.
«C’est dans cette perspective que le Maroc a suivi une nouvelle démarche pour l’élaboration d’une nouvelle stratégie ambitieuse et volontariste», indique le ministère.
Pour rappel, l’offre de formation du ministère de l’Agriculture compte déjà 70 filières couvrant divers métiers agricoles tels que l’élevage, la production végétale, l’irrigation, la mécanique et valorisation, réparties sur 19 filières pour le niveau Technicien spécialisé (productions horticoles, gestion, topographie, hydraulique rural et irrigation, aviculture, élevage, commercialisation des intrants, agroalimentaire, …), 9 filières pour le niveau technicien (arboriculture, maraîchage, élevage, grandes cultures, installation des systèmes d’irrigation …), 12 filières pour les Ouvriers qualifiés (mécanique agricole, polyculture-élevage, découpe de viandes, …), et 30 métiers pour la formation par apprentissage.
Émergence d’une classe moyenne agricole
«Génération Green 2020-2030» place l’élément humain au cœur de ses préoccupations. Elle vise, au titre de ce premier fondement, à contribuer à l’émergence d’une classe moyenne agricole, à dynamiser la jeunesse rurale, à développer le capital humain et à structurer davantage les agriculteurs autour d’organisations agricoles performantes. L’essor de l’élément humain est en effet une condition sine qua non pour poursuivre la modernisation du secteur et la consolidation des acquis.
Ahmed Ibn Abdeljalil / Les Inspirations ÉCO