Maroc

Fès: pourquoi les petits taxis ont augmenté leurs tarifs

Après plusieurs mois de réclamations de la profession, le wali de la région Fès-Meknès annonce un changement dans la tarification des trajets courts, qui passe de 4 à 6 DH. Cette décision abroge la précédente tarification qui datait du 1er février 1992.

À Fès, les tarifs des «trajets courts» des petits taxis ont été mis à jour, pour passer de 4 à 6 DH. Cette nouvelle tarification, entrée dernièrement en vigueur, fait suite à une décision de Saïd Zniber, wali de la Région Fès-Meknès, et gouverneur de la préfecture de Fès, qui a annoncé un changement dans la tarification de ces trajets. Il faut préciser que la précédente tarification datait du 1er février 1992. Face à cette nouvelle décision, les usagers ont lancé un mouvement de boycott «laisse-le partir vide», en guise de protestation. Plusieurs acteurs associatifs ont, également, condamné cette décision d’augmentation qu’ils considèrent malvenue dans un contexte difficile, et susceptible d’avoir des répercussions socioéconomiques fâcheuses sur les usagers. Malgré l’augmentation du tarif minimum, plusieurs professionnels estiment qu’ils restent lésés puisque les agréments sont octroyés à des gens qui n’ont rien à voir avec le métier, alors que certains d’entre eux comptent plus de vingt ans de carrière et ne bénéficient toujours pas d’agrément en leur nom.

«Le chauffeur peut rester au volant 12 heures d’affilée pour gagner une recette très faible, qui varie selon sa vitesse et les trajets qu’il parcourt», nous explique le président d’une association de chauffeurs de petits taxis.

Et d’ajouter, «avec les bouchons provoqués par les travaux au centre-ville et sur la route d’Ouislane, les taxis ne peuvent plus prendre autant de clients qu’en temps normal, ce qui pénalise leur activité».

Nous avons constaté que certains se permettent même de ne pas respecter le compteur lors de certains trajets, pour ne pas travailler à perte. Il faut rappeler que les professionnels du secteur avaient réclamé une révision des tarifs afin de pouvoir faire face aux hausses successives du prix du gasoil. À défaut de trouver un accord avec les autorités locales, certaines associations de chauffeurs ont décidé d’imposer leur loi, avec un tarif minimum de la course à 7 DH au lieu des 4 DH fixés par les autorités locales. Quant au «tarif de nuit», il passerait de 7 à 10,5 DH. Une annonce à la suite de laquelle les responsables de la ville ont mis en garde les chauffeurs récalcitrants quant aux sanctions juridiciaires auxquelles ils s’exposent, conformément aux dispositions de la loi 104.12 sur la liberté des prix et la concurrence. Actuellement, l’ensemble des associations professionnelles s’est alignée sur la décision du wali.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO



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