Fès-Parkings : le projet de la société de développement local avorté ?
Les locaux de la SDL Fès-Parkings ont été désertés et ses responsables sont injoignables. La société devait finaliser les études et entamer les travaux de construction d’un parking d’une capacité de 500 voitures pour 74 MDH. Faute de recettes, l’ensemble des projets d’investissement de la SDL sont suspendus.
La société de développement local (SDL) Fès-Parkings est aux abonnés absents. Face à des locaux désertés et des responsables injoignables, les salariés de la société ont organisé, il y a quelques jours, des sit-in devant le siège de la société pour réclamer leurs salaires. À l’heure où nous mettions sous presse, les activités de la société étaient toujours suspendues et les parkings de la ville plongés dans l’anarchie. Selon les clauses du cahier des charges, la société chargée de ce service devait investir, dans un premier temps, 74 MDH pour la construction d’un parking d’une capacité de 500 voitures sur deux niveaux à la place Florence en centre-ville.
La SDL devait finaliser les études nécessaires et entamer les travaux d’aménagement de ce projet. Elle devait également mettre en place des techniques permettant un paiement à l’espace (Pay by Space, PBS), un stationnement assorti de prix dynamiques (Parking Dynamic Pricing, PDP) et une gestion active de la demande de transport (Active Transport Demand Management, ATDM). Faute de recettes, l’ensemble des projets d’investissement de la société de développement local ont été suspendus. En plus de 51% des bénéfices, l’entrée en vigueur de la SDL garantira une redevance annuelle de 8 MDH à la commune de Fès. Ces recettes devraient augmenter au fur et à mesure, avec l’augmentation du nombre de places de stationnement exploitées. Selon les prévisions de la SDL, cette formule devrait permettre d’engranger 18 MDH de recettes par an d’ici trois ans, au lieu des 6 MDH actuellement.
De son côté, le mouvement «Boycott Fès Parkings», qui compte près de 40.000 membres, fête sa victoire suite au départ du gestionnaire des parkings de la ville. Rappelons qu’après la mise en application de la SDL, les automobilistes ont dû faire face à un double paiement, à savoir celui des anciens gardiens – par peur d’être victimes d’agressions ou de voir leurs véhicules endommagés- et celui de la SDL, de peur d’écoper d’une contravention s’élevant à 300 DH. La plupart des citoyens estiment que les tarifs proposés par la SDL sont trop élevés.
En effet, le gestionnaire de ce service propose des tarifs standards pour les passagers ou visiteurs de la ville de 2 DH pour une heure, 6 DH pour 4 heures et 20 DH pour une journée entière. Notons que la société a mis en place des offres d’abonnement pour les citoyens leur permettant de bénéficier de privilèges et de payer moins cher. Des cartes prépayées de parking sont également disponibles. Le tarif de stationnement est automatiquement débité de la carte prépayée. Concernant les abonnements, leurs tarifs varient de 160 DH/mois (1.600 DH/an) pour les zones résidentielles ou professionnelles uniquement à 360 DH/mois (3.600 DH/an) pour un droit de stationnement illimité.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations Éco