Maroc

Fès : On achève bien les arbres !

En plus d’une extension inquiétante du béton au détriment des espaces verts, le Conseil communal de Fès a mis en colère la population suite à l’abattage et l’élagage d’un grand nombre d’arbres historiques. Pour calmer les citoyens, le conseil a organisé un point de presse pour justifier sa décision.

Fès qui compte 1,2 million d’habitants ne dispose que de 2 m²/hab d’espaces verts par personnes. La  norme  internationale stipule 10 m² d’espaces verts au minimum. En clair, Fès est très loin du compte, après qu’elle a disposé de 4m²/hab en 2002. En dépit de cette situation alarmante, le Conseil communal de la ville de Fès a procédé dernièrement à l’abattage et l’élagage d’un grand nombre d’arbres historiques dans le  centre-ville. Face à cet état de fait, la société civile  n’est pas restée immobile, elle a fortement critiqué cette décision, qui n’a pas pris en compte une démarche participative pourtant de circonstance. En effet, la destruction des espaces verts n’est pas la premièe opération dans le genre dans le cadre de la gestion de la chose locale.

Selon Abdelhay Rais, président du Forum marocain des initiatives environnementales,  le conseil de la commune a voté, en 2001, à l’unanimité la réalisation d’une zone verte sur une superficie de 18 hectares. Intitulé complexe Nakhil, ce projet a été réalisé par le conseil précédent sur une superficie de 7 hectares», a-t-il précisé dans une rencontre organisée récemment par la commune d’Agdal autour des espaces verts. Pour dépasser cette polémique, El Harti Mohamed, vice-maire de la ville de Fès a organisé cette semaine un point de presse pour expliquer la décision de l’élagage.

En effet, ce choix n’est par ailleurs pas fortuit, le vice-maire a précisé que les commerçants de l’avenue Mohammed V ont adressé plusieurs réclamations concernant les embarras engendrés par ces arbres. «Suite à de nombreuses réclamations, le conseil a opté pour cette décision afin d’améliorer l’éclairage et éviter les agressions sur cette avenue où la vision devenait de plus en plus nocturne.

Aujourd’hui, les surfaces des magasins vont pouvoir profiter d’une meilleure visibilité», a-t-il précisé lors de cette rencontre. Concernant Oued El Mehraz, qui traverse plusieurs quartiers de Fès, et est source de plusieurs problèmes, El Harti Mohamed a avancé que la commune va commencer par le curetage des points noirs de cet oued pour mieux détecter les causes de pollution de ce bassin.

Il faut noter qu’à la fin des années 90, dans le cadre du plan d’aménagement de l’époque, la commune avait consacré une grande importance aux espaces verts. Elle avait signé un contrat avec le Haut-commissariat aux eaux et forêts pour la plantation d’arbres sur une superficie de 147 ha. Le projet avait démarré au début de l’été 1997 avec un budget du Haut-commissariat de l’ordre de 1.690.000 DH. Mais en 2008, le Conseil de la ville de Fès a ordonné l’abattage des arbres pour céder la place à des projets immobiliers. Résultat, Fès ne dispose aujourd’hui que de 2 millions de m² d’espaces verts sachant que ces derniers constituent de véritables réservoirs d’oxygène et jouent un rôle très important dans l’équilibre physique et l’épanouissement des habitants.

Acte de citoyenneté
Face à cette situation, des habitants des quartiers et les associations se mobilisent pour créer de petits espaces verts avec les moyens du bord. On peut citer par exemple l’Association des enfants et des jeunes qui mobilise ses propres moyens pour créer de petits espaces verts au milieu des immeubles. D’autres habitants préfèrent s’orienter vers ce qui reste de la forêt d’Aïn Chkef, qui constitue un véritable poumon vert pour la ville de Fès. Aujourd’hui, cette zone est aussi encerclée depuis quelques années par le béton. 


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