Maroc

Fès-Meknès : Le tourisme rural et le terroir pour «vendre» la destination

Driss Faceh, président du Conseil régional du tourisme

Le président du Conseil régional du tourisme de la région Fès-Meknès livre sa vision pour le tourisme dans la région ainsi que ses ambitions pour l’année 2017. Driss Faceh estime que la région est en train de renouer avec ses années glorieuses grâce à la forte augmentation des dessertes aériennes et la campagne marketing menée pour promouvoir le tourisme dans la région.

Les Inspirations ÉCO :2016 était une année difficile pour le secteur du tourisme dans la région. Comment expliquez-vous cette situation ?
Driss Faceh : La principale cause de cette défection qui avoisine près de 25% est d’abord due à la crise des principaux marchés européens. D’autre part, elle est résulte d’un amalgame géopolitique parce que le Maroc est malheureusement considéré, surtout par la clientèle française, comme un pays représentant un risque tel que la Tunisie et l’Égypte. Si le repli au niveau de la ville de Fès est de 25%, au niveau de la région Fès-Meknès, l’impact est plus important.

Comment se profile l’année 2017 ?
L’année s’annonce très bonne. Nous avons déjà senti une augmentation durant le dernier trimestre 2016. C’est le cas également pour le premier trimestre de l’année en cours. Aujourd’hui, nous avons plus de visibilité et les réservations sont là. Je pense donc que nous sommes en train de reprendre les grandes années glorieuses du tourisme et j’espère que cela continuera. Ce résultat est dû en grande partie à la multiplication des désertes aériennes. Sur ce point, il faut rappeler qu’aujourd’hui, la ville de Fès compte 14 dessertes aériennes et il y en aura d’autres. Récemment, nous avons organisé une semaine culturelle avec l’ONMT et nous avons été reçus par le ministre du Tourisme. Ce n’est pas tout puisque nous avons demandé la mise en place d’une ligne Dakar-Fès. Notre demande est sur la bonne voie. Il ne faut pas oublier non plus l’annonce de la création d’une ligne Fès-Marrakech.

D’après-vous, comment le marché subsaharien peut-il développer le tourisme dans la région ?
Je vais vous surprendre, mais si la ligne le Dakar-Fès est lancée, nous passerons rapidement à près d’un million de touristes. Et si la ligne Lagos-Fès est mise en place, nous allons capter facilement 3 millions de touristes. Ce genre de tourisme est très intéressant. Il ne connaît pas de basse saison puisque ces touristes voyagent régulièrement toute l’année. De plus, les dépenses par touriste se situent entre 1.000 à 1.500 euros.

Il y a quatre ans, la ville de Fès avait bénéficié de 8 MMDH dans le cadre d’un contrat-programme pour le tourisme. Pouvez-vous nous dresser un bilan d’étape des projets exécutés ?
Le plus important des projets réalisés est sans doute la mise à niveau de la ville de Fès avec la rénovation des 27 monuments de la médina. Il y a également la SMIT qui contribue avec des projets, mais qui sont malheureusement très en retard. Il faut préciser que près de 40 MDH ont été investis par l’ONMT dans la publicité institutionnelle ce qui contribue à améliorer l’image de la ville de Fès.

Comment le CRT contribue-t-il à la concrétisation des décisions de l’ONMT et du ministère ?
Comme vous le savez, le CRT pilote justement toutes les actions en relation avec le tourisme dans la région. L’ONMT avec qui nous avons une convention a établi un plan d’action avec la région via le CRT et c’est la raison pour laquelle nous étions récemment à Dakar. Nous avons invité plus de 150 personnes de la famille Tijane pour leur parler de nos produits, nous les avons convaincu de venir au Maroc. Nous avons aussi encouragé les logements chez l’habitant, avec à peu près 100 logements pour leur faciliter le voyage, sans oublier les mégas-éductours où nous invitons chaque année près de 1.000 agents de voyage et journalistes de la presse spécialisée. Il faut rappeler que c’est l’ONMT qui prend en charge les billets d’avion et nous prenons en charge leurs séjours et transport ainsi que leur nourriture.

Comment relancer le tourisme dans la région ?
Pour cela, il faudrait prendre en compte le tourisme rural et promouvoir les produits du terroir, rôle attribué à la SMIT. Nous avons d’excellents produits du terroir à commencer par la truffe noire du Périgord, le Safran et le fromage…Tous ces produits sont de très bonne qualité, mais restent malheureusement méconnus par le grand public. D’autre part, il faut penser à mettre en place des circuits dans l’arrière-pays au Moyen-Atlas. C’est la chose à laquelle nous nous attelons avec la SMIT. Nous avons également pensé à créer des petites boutiques pour vendre les produits du terroir. Nous avons récemment tenu une réunion avec le président de la SMIT ainsi que les différents gouverneurs de la région dans le but de promouvoir la ville de Fès et son arrière-pays avec l’ensemble de la région et ses différentes provinces, et j’espère que tout cela aboutira rapidement.


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