Maroc

Fès-Meknès : comment améliorer la rentabilité des cultivateurs d’oignon ?

Malgré l’importance de la culture de l’oignon dans la région de Fès-Meknès, sa rentabilité est une préoccupation majeure pour de nombreux agriculteurs de la région. Le choix de méthodes d’irrigation et de techniques de culture adoptées impacte directement la rentabilité avec des revenus net entre 8.450 DH/ha et 77.900 DH/ha. 

La région de Fès-Meknès est, depuis longtemps, un acteur majeur de la production agricole et parmi ses cultures emblématiques figure l’oignon. Cette humble plante soutient non seulement la sécurité alimentaire locale, mais joue également un rôle crucial dans la consolidation économique des agriculteurs de la région.

Cependant, une étude récente, menée par le Laboratoire des productions végétales, animales et agro-industrie de l’Université Ibn Tofail, à Kénitra, met en évidence des défis significatifs en matière de rentabilité pour ces producteurs, et explore des pistes pour améliorer cette situation.

L’étude a jeté la lumière sur la rentabilité des exploitations agricoles dans la région de Fès-Meknès, avec un accent particulier sur la culture de l’oignon. Les résultats obtenus révèlent un écart significatif de rentabilité entre les différentes exploitations, en grande partie lié aux choix de méthodes d’irrigation et aux techniques de culture adoptées.

Défis persistants de l’irrigation gravitaire
Malgré les défis associés à l’irrigation gravitaire, l’étude démontre que 36% des agriculteurs continuent de l’utiliser en raison de contraintes diverses. Le manque de moyens financiers pour investir dans des systèmes d’irrigation plus efficaces constitue l’une des principales barrières.

De plus, certains agriculteurs ont déposé des demandes de subvention pour des systèmes d’irrigation améliorés mais ont rencontré des difficultés liées à la complexité des procédures et au fait que les subventions ne sont accordées qu’après la réalisation du projet. Les questions liées au statut foncier et à l’accord des cohéritiers sont également des obstacles à la transition vers des méthodes d’irrigation plus efficaces. Les résultats ont révélé que les exploitations utilisant l’irrigation gravitaire obtenaient des revenus nets relativement bas, en grande partie à cause de l’utilisation excessive d’eau.

Cette pratique entraîne des coûts élevés de pompage et une augmentation des charges liées à la production d’oignons. Les chiffres obtenus indiquent que le revenu net variait de 8.450 DH/ha à 77.900 DH/ha, avec une moyenne de 33.209.12 DH/ha. Les exploitations à revenu net faible semblaient utiliser des niveaux élevés d’intrants, tels que le fumier et les traitements phytosanitaires, ainsi qu’une main-d’œuvre excessive, ce qui conduisait à des charges élevées et, par conséquent, à un faible revenu net.

Vers une rentabilité optimale
Pour améliorer la rentabilité des agriculteurs de la région de Fès-Meknès dans la culture de l’oignon, des recommandations essentielles émergent de l’étude. Tout d’abord, il est impératif que les agriculteurs portent une attention particulière aux coûts associés à l’irrigation gravitaire et aux pratiques agricoles inefficaces.

De plus, un soutien technique et des formations ciblées des méthodes d’irrigation modernes, comme l’irrigation goutte à goutte, doivent être mis en place pour encourager l’adoption de pratiques plus rentables et durables. Il faut noter que la culture de l’oignon dépasse largement les frontières des champs pour devenir un pilier de l’économie nationale.

Avec une production totale de 700.000 à 900.000 tonnes/an et une superficie cultivée allant de 25.000 à 30.000 ha, cette culture génère des revenus importants pour les agriculteurs et contribue de manière significative à l’économie nationale grâce à son exportation vers de nombreux pays, ce qui génère des recettes et favorise les échanges commerciaux internationaux, la diversification des sources de revenus agricoles et le renforcement de la balance commerciale du pays.  

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO


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