Fès-Meknès/canicule : Ifrane, une destination de choix pour les habitants de la région
En cette période d’été, la ville d’Ifrane se présente comme une oasis de fraîcheur pour les habitants de Fès-Meknès. Les températures affichées y sont souvent inférieures de 10 à 14° par rapport aux autres provinces de la région. Cette année, l’hiver a été moins clément, notamment au dernier trimestre 2021, marqué par un déficit significatif des chutes de neige, ce qui n’a pas manqué d’impacter l’activité touristique.
Face à la canicule qui sévit ces jours d’été, les Fassis et les visiteurs de la cité impériale ne cessent d’affluer quotidiennement vers la ville d’Ifrane. La plupart d’entre eux fuient la vague de chaleur pour le climat tempéré de la «petite Suisse du Maroc». Il faut dire que la température y est souvent inférieure de 10 à 14° par rapport aux autres provinces de la région où le thermomètre affiche entre 42 et 45°. Chaque jour, des centaines d’automobilistes se précipitent vers cette destination réputée pour ses sources et lacs naturels.
Dans ce cadre, les opérateurs du secteur se mobilisent pour réussir la relance de l’activité touristique, en réservant le meilleur accueil aux estivants tout en leur assurant des services de qualité. Notons qu’un programme est en cours d’élaboration pour attirer davantage de touristes et ériger la ville en destination de choix durant cet été.
Pour ce qui est des investissements touristiques, la province d’Ifrane connaît la réalisation de trente-cinq nouveaux établissements d’hébergement touristique d’un investissement global de plus de 385 MDH. Selon les données de la délégation régionale du tourisme, des projets d’une capacité d’accueil de plus de 2.000 lits viendront renforcer l’infrastructure hôtelière de la ville et sa province, qui demeurent parmi les destinations les plus prisées en cette période.
L’activité touristique y constitue un vecteur de création d’emplois avec plus de 300.000 journées de travail par an. En 2021, le nombre d’établissements hôteliers classés à Ifrane, s’est établi à 62 avec une capacité litière de plus de 3.000 lits. Ces structures d’hébergement se répartissent entre les hôtels (13 unités), les résidences hôtelières (4), les maisons d’hôtes (2), les auberges (9), les gîtes (19), les pensions (7) et les campings (2), outre les unités d’accueil relatives au tourisme social et associatif, à savoir les centres d’estivage relevant des associations des œuvres sociales des secteurs privé et public.
Des hivers moins cléments
Cette année, l’hiver a été moins clément, notamment au dernier trimestre 2021, marqué par un déficit significatif des chutes de neige, ce qui s’est répercuté sur l’activité touristique. Les faibles chutes de neiges ont également impacté le niveau d’eau des lacs, rivières et cascades de la province. À titre d’exemple, le lac Dayet Âoua, situé entre les villes d’Ifrane et d’Imouzzer du Kandar, est totalement asséché.
La faune et la flore aquatique, qui faisaient de ce site un lieu de détente, de villégiature et de rafraîchissement en période estivale, ont totalement disparu. Les habitants de cette zone expliquent que cette situation regrettable est due en partie à la sécheresse et à la rareté des pluies et de la neige, mais surtout à la surexploitation des eaux souterraines pour les besoins d’irrigation des fermes agricoles. Pour rappel, la province d’Ifrane dispose de plus de 60 centres d’accueil et d’estivage relevant des différentes fondations des œuvres sociales des secteurs privé et public, totalisant une capacité litière de plus de 2.400 lits.
Les touristes, qui logent dans ces centres, ne sont pas comptabilisés dans les statistiques annuelles de la Délégation du tourisme. Elle abrite également six camps de vacances qui représentent environ 40% du potentiel national en la matière et qui accueillent chaque année environ 24.000 estivants. Dans la Région de Fès-Meknès, l’été constitue la basse saison du secteur du tourisme.
Toutefois, les professionnels concoctent des packages alliant visites culturelles et randonnées pédestres ou équestres dans l’arrière-pays en vue d’offrir aux visiteurs une expérience de voyages permettant de découvrir la destination autrement.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO