Maroc

Fès : la rénovation des routes accuse beaucoup de retard

Les chantiers de réaménagement des principaux axes de Fès sont à l’arrêt. Au centre-ville, plusieurs d’entre eux sont à l’abandon, constituant un danger pour les usagers. Les responsables de la région assurent que les travaux vont bientôt reprendre. Détails.

Qu’il s’agisse du boulevard Mohammed V ou de la route Ouajriin, les principaux chantiers de réaménagement des axes routiers de Fès sont en stand-by. Leur état actuel présente un danger pour les passants et suscite la colère des associations de commerçants et de professionnels de la ville. Concernant le projet du boulevard Mohammed V (composé de deux tranches), on constate que les travaux se sont arrêtés durant la première tranche avec un taux d’avancement de près de 85%, tandis que la deuxième n’a pas été entamée. Les travaux de cet axe central, qui permettront de décongestionner la circulation durant les heures de pointe, devaient initialement durer 12 mois et prendre fin courant 2020. Même constat pour la route Ouajriin dont les travaux ont été suspendus. En guise de réponse aux nombreuses requêtes et réclamations des habitants de la ville, Omar Fassi Fihri, vice-président en charge de l’aménagement du réseau routier à la commune de Fès, précise que le retard enregistré est lié aux exigences relatives à la pandémie, surtout en ce qui concerne l’approvisionnement des matières premières depuis l’étranger.

Concernant les délais de réalisation, Omar Fassi Fihri explique que les projets redémarreront incessamment. Leur finalisation devrait intervenir d’ici environ six mois pour le boulevard Mohammed V, et sept mois pour l’axe routier d’Ouajriin. Il faut noter qu’un budget de 1 MMDH a été accordé pour le réaménagement des routes de Fès. Le premier projet est doté d’une enveloppe de 500 MDH, et concerne le financement du programme d’aménagement et d’élargissement du réseau routier. Ce projet, qui doit être réalisé entre 2019 et 2022, fait l’objet d’un partenariat entre le ministère de l’Intérieur, le Conseil de la région, la commune de Fès et la société Al Omrane Fès (maître d’ouvrage délégué). C’est la Direction générale des collectivités locales qui finance la totalité du projet avec des versements annuels de 100 MDH depuis fin 2018. Ce projet englobera également la réalisation des études, les travaux d’assainissement, l’éclairage public et les espaces verts. Les axes prioritaires de ce nouveau programme concernent la route de Ouislane, les entrées principales, la route nationale qui mène à Meknès, ainsi que les grands quartiers de Fès. Quant au deuxième projet, lui aussi doté d’une enveloppe de 500 MDH entre 2019 et 2020, il concerne la mise à niveau urbaine et l’aménagement des quartiers sous-équipés. Ce projet sera financé en totalité par le ministère de l’Aménagement du territoire national via le Fonds de solidarité habitat et intégration urbaine (FSHIU). En effet, le département dédiera 310 MDH à la construction, au renforcement et à l’élargissement des ruelles des quartiers sous-équipés, 115 MDH aux espaces verts, parkings et terrains de proximité, 65 MDH à la décoration et peinture et 10 MDH à l’éclairage public. Le maître d’ouvrage de ce projet est la société Al Omrane Fès.

Impact de la pandémie sur les chantiers
Selon une enquête du Centre régional d’investissement (CRI) de Fès-Meknès réalisée dans le cadre des travaux du Comité de veille économique régional (CVER), 80% des chantiers routiers de la région ont enregistré des rendements de moins de 50%. L’activité du BTP a connu une baisse de 70% des opérations de production-distribution des matériaux de construction, accompagnée d’une chute des transactions immobilières et des volumes de vente d’environ 70%. L’activité a enregistré une baisse du chiffre d’affaires de 75% pour le secteur du bâtiment et de 60% pour le secteur des travaux publics. Le taux d’arrêt des entreprises de travaux de construction s’élève à 93%, alors qu’il est de 72% pour les entreprises de fabrication (béton, mortiers) et de 50% pour les entreprises d’ingénierie. Les dernières statistiques de la Direction régionale de l’habitat et de la politique de la ville (DRHPV) de Fès-Meknès indiquent que l’activité a enregistré une baisse de la consommation de ciment de 20% à fin avril 2020, soit 3,8 millions de tonnes contre 4,8 millions de tonnes pour la même période de 2019.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations Éco



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