Maroc

Équivalence des diplômes : Les opérateurs du privé en colère

Une lettre adressée hier à Lahcen Daoudi met en avant le non octroi de l’équivalence comme un non respect de l’article 52 de la loi régissant l’enseignement supérieur. Le département de tutelle appelé à clarifier les raisons de son refus de reconnaître l’équivalence à des écoles accréditées par l’État.

La moutarde est montée au nez des représentants de l’enseignement supérieur privé au Maroc. Dans une lettre ouverte adressée à Lahcen Daoudi, ministre de tutelle, ils pointent du doigt «son refus d’appliquer l’article 52 de la loi 01.00 régissant l’enseignement supérieur marocain et son décret d’application.» Notons que l’article de loi en question donne l’équivalence au diplôme de l’étudiant ayant réussi une filière déjà accréditée par le ministère. C’est d’autant plus consternant pour des écoles ayant pignon sur rue, une longue expérience, mais qui n’ont jamais pu franchir ce blocage psychologique, qui a trop duré.

Ces opérateurs ne comprennent en effet pas comment ils peuvent  faire valoir une qualité de l’enseignement auprès des futurs étudiants si l’équivalence n’est pas au rendez-vous. Certaines écoles évitent tout simplement d’évoquer le sujet avec leurs nouveaux inscrits en l’absence de solution à l’horizon. C’est la raison pour laquelle, les six élus de l’enseignement supérieur privé, la Conférence des grandes écoles, la fédération et l’association de l’enseignement supérieur privé et le collège des hautes écoles des sciences de la santé montent aujourd’hui au créneau pour dénoncer une «injustice».

En 2010, le cahier des charges relatif aux accréditations a été mis en place. Plusieurs écoles s’y sont inscrites et plusieurs filières ont été accréditées, tandis que d’autres n’ont pas pu l’être. Les dirigeants d’écoles insistent sur le fait que l’équivalence bénéficie avant tout à l’étudiant et non directement à l’école. Un argument de force que les écoles lésées font valoir pour mettre le ministère face-à-face avec les étudiants, ce qui en soi n’est pas une mauvaise démarche.

D’autant plus que Daoudi avait répondu, selon les preuves apportées par les signataires de la lettre, que plusieurs écoles ne méritent pas l’accréditation. Toutefois, dans leur lettre, les dirigeants d’écoles se demandent pourquoi les accréditations sont renouvelées si certains établissements ne remplissent pas les conditions requises. Les Inspirations ÉCO n’a pu reccueillir l’avis de  Daoudi car «en voyage à l’étranger». En guise de réponse au refus du ministère de reconnaître l’équivalence des diplômes, les signataires de la lettre ouverte créditent de geler toute relation ou participation aux instances du département de tutelle… jusqu’à ce que la loi soit appliquée et l’équivalence reconnue aux diplômes.

En effet, il peut paraître aberrant qu’un diplômé d’une école privée accréditée par l’État n’ait pas les mêmes droits qu’un lauréat d’une université publique. Cela, d’autant plus que l’actuel gouvernement n’a eu de cesse de défendre le droit des écoles privées à des enseignants de qualité.



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