Maroc

Enseignement. Une refonte du système d’orientation en vue

Pour remédier aux dysfonctionnements de l’orientation scolaire, la mise en place de nouveaux mécanismes d’accompagnement de l’élève s’impose. La refonte du système a démarré.

Plus aucune tergiversation: le gouvernement est tenu dans un délai de six ans de réviser de fond en comble le système d’orientation scolaire, professionnelle et universitaire en vue d’aider l’apprenant à choisir son parcours scolaire et lui assurer un appui pédagogique durable. Tout un article est consacré à ce sujet dans la loi-cadre de l’éducation et de la formation qui stipule la nécessité de prendre bon nombre de mesures pour promouvoir le système d’orientation. Celui-ci a été, pendant longtemps, l’un des maillons faibles du secteur alors que c’est un élément-clé dans la réforme très attendue de l’enseignement.

Un diagnostic peu rassurant
L’orientation scolaire souffre en effet de plusieurs insuffisances. Le diagnostic du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique est, à cet égard, sans appel: l’orientation scolaire est fondée sur une approche de gestion du flux et sur la carte scolaire. La pression des effectifs des élèves ainsi que les déperditions, le faible encadrement par les conseillers d’orientation, les critères réducteurs pour orienter les élèves et les limites de l’information fournie aux élèves et à leurs familles sont autant de facteurs qui expliquent les limites du système d’orientation, lequel n’œuvre pas dans le sens de la réduction des inégalités scolaires. Bien au contraire, le sort des élèves est décidé par le jeu des classements de ces derniers en catégories: (forts, moyens et faibles) pour les orienter vers les filières correspondantes. Aussi est-il nécessaire de revoir le système qui doit devenir souple et assurer l’accompagnement précoce des élèves.

Nouveaux mécanismes
Le département de tutelle a déjà entamé la réforme de ce système, comme l’a récemment annoncé Saaid Amzazi. Cette rentrée connaîtra la mise en place d’un système efficient et dynamique de l’orientation scolaire, professionnelle et universitaire, à travers notamment l’instauration de nouveaux mécanismes d’orientation qui prennent en compte les compétences et les aspirations des apprenants et qui font de l’orientation une composante obligatoire du projet d’établissement. Cela passe, entre autres, par le projet personnel de l’apprenant dès les deux dernières années du primaire. Une initiative louable qui, si elle est alliée à un système efficace d’évaluation, permettra de rehausser le niveau des élèves. Il serait en effet judicieux de détecter très tôt les vocations comme les lacunes des apprenants en vue de les accompagner dans leur choix et d’établir, le cas échéant, une stratégie efficace de soutien scolaire au profit des éléments en difficulté. C’est de cette manière que le rendement interne du système éducatif s’améliorera. L’enseignant a un rôle essentiel à jouer en la matière.

À cet égard, le département de tutelle compte institutionnaliser la fonction de «l’enseignant principal» pour accompagner les apprenants dans leur parcours scolaire. En outre, le nombre de conseillers en orientation pédagogique sera augmenté, et la qualité de leur formation améliorée. L’élève doit être accompagné, dès le primaire, dans l’exploration de toutes les voies dont celle de la formation professionnelle qui garde toujours une image peu positive en dépit des changements opérés au cours des dernières années. L’enjeu est de taille pour le gouvernement qui tend à augmenter le nombre des apprenants qui s’orientent vers les filières professionnelles par choix et par vocation. Le parcours n’est pas de tout repos car, jusqu’à une date récente, «l’orientation sur la base du mérite a fortement contribué à détourner les objectifs originels de la formation professionnelle vers une fonction d’absorption des déperditions scolaires».

Ce constat, dressé par le CSEFRS, est certes en train de changer. Mais sans un système d’orientation performant, l’impact des efforts déployés sera en deçà des aspirations. Le gouvernement compte, à ce titre, développer l’orientation en milieu scolaire mais aussi favoriser l’ouverture des établissements à l’environnement économique. C’est ainsi qu’un stage de découverte du milieu professionnel sera mis en place au collège, «avec l’instauration de périodes intenses de stages au sein des entreprises pour les élèves orientés vers les parcours professionnels». Ce défi ne sera pas facile à relever pour plusieurs raisons dont l’âge des apprenants et la difficulté de trouver des entreprises qui ouvrent leurs portes aux jeunes élèves.

Ce que prévoit la loi-cadre
La loi-cadre prône l’orientation précoce des apprenants vers les domaines qui leur permettent d’atteindre le développement escompté conformément à leurs capacités et vocations. Il est aussi préconisé de renouveler les mécanismes adoptés dans l’orientation pédagogique en prenant en considération les moyennes du rendement scolaire, la vocation, les choix de l’apprenant ainsi que son projet personnel. Les structures et unités chargées de l’orientation et de l’information doivent être renforcées et dotées des ressources humaines qualifiées. Il faut mettre en place un mécanisme d’étroite coordination entre les secteurs de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle en matière d’orientation. Le gouvernement est également tenu d’élaborer des guides référentiels définissant les principes fondamentaux et les critères à prendre en considération en matière d’orientation et d’information en fonction des composantes du système d’éducation et de formation. 



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