Enseignement préscolaire. Les députés préparent leur bilan

La commission thématique qui a été créée devra tenir une réunion avec les directeurs des AREF avant d’établir un état préliminaire des lieux sur ce chantier crucial de la réforme de l’enseignement.
C’est le premier sujet qui devra focaliser l’attention des membres de la Chambre des représentants durant cette rentrée. En effet, la généralisation de l’enseignement préscolaire devra faire l’objet d’une rencontre entre les membres de la commission thématique parlementaire qui a été mise en place et les directeurs des académies régionales dans l’objectif de dresser les principaux indicateurs de la rentrée pour ce segment vital de l’amélioration du niveau des élèves marocains. La commission composée de 8 membres représentant les groupes parlementaires est particulièrement intéressée par les mesures prises par le département de tutelle et les AREF en vue de hausser la capacité d’accueil des classes mais aussi du dispositif d’accompagnement du corps éducatif.
Pour rappel, en juin dernier, une demande d’avis a été adressée par la Chambre des représentants au Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique pour trouver les meilleurs modes de généralisation du préscolaire. La mission de la commission thématique consiste à formuler des recommandations applicables pour donner plus de chances à l’effort de la généralisation, qui reste le principal défi de ce programme. Il s’agit d’évaluer les interventions spécifiques sur les différents lieux d’implantation des classes mais aussi au niveau des différents leviers d’actions liés à la petite enfance au sein de l’enseignement public. Les prévisions pour les deux prochaines années attestent de la hausse de la demande avec 39% qui sont attendus, ce qui nécessite de redoubler d’efforts pour pouvoir assurer les infrastructures nécessaires. Plusieurs conventions cadres ont été déjà signées par les AREF pour améliorer le processus de création et de continuité de la gestion des nouvelles classes. L’une des pistes préconisées au sein de la Chambre des représentants est de pouvoir arracher le préscolaire de la logique du marché et de faire de l’accès un outil afin d’atténuer les inégalités.
Entre la généralisation et la qualité
L’offre de l’enseignement préscolaire et le contenu de la formation dispensés aux enfants devra être au centre de l’évaluation projetée. Au niveau du département de tutelle et des académies, les inspecteurs et des conseillers auprès des formateurs devront assurer le suivi des pratiques pédagogiques qui répondent aux besoins réels des enfants en âge préscolaire ainsi que par la prise en charge éducative des enfants de 4 et de 5 ans.
Au niveau régional, l’implication des associations des parents d’élèves dans la définition des priorités éducatives devra s’activer à partir de cette année scolaire 2019-2020, sans oublier le contrôle des projets qui sont menés dans le cadre de partenariats impliquant les associations. Un siège au sein de l’établissement devra également se mettre en place dans l’optique de permettre à ces structures de mener à bien leurs missions. L’élargissement de l’offre, l’implication du privé, la gouvernance du système ainsi que l’épineuse question du manque cruel de ressources humaines, sont autant d’éléments, parmi d’autres, qui focalisent l’attention au sein de la 1re instance législative. Les points qui focalisent l’attention des membres de la commission portent successivement sur l’enregistrement des nouveaux élèves, la lutte contre l’encombrement des classes, la requalification des espaces pédagogiques, le matériel scolaire, l’élargissement de l’offre, le soutien social, l’amélioration des mesures visant la qualité de l’enseignement et enfin le renforcement de la gouvernance.
Le problème de la reproduction du modèle du primaire
Pour les élus, le modèle de la classe primaire ne doit absolument pas se reproduire au niveau des classes du préscolaire. L’absence d’une formation initiale et continue des différentes catégories d’intervenants dans le domaine de la petite enfance aggrave davantage la situation et conduit nécessairement à la non implication des parents dans la vie de l’institution préscolaire. C’est pour dire que l’évaluation devra aussi mettre en lumière la résistance à l’approche ludique et la transformation du préscolaire en un enseignement précoce du calcul et de l’écriture. C’est pour dire que la prise en charge de la petite enfance est parmi les priorités actuelles avec une valise pédagogique qui initie l’enfant à l’univers de l’apprentissage. De leur côté, l’élaboration de cahiers des charges qui sont adaptés à l’investissement dans le préscolaire seront également évalués dans l’objectif de relever les entraves qui sont à l’origine de la lenteur du processus de généralisation des classes du préscolaire.