El Othmani resserre ses troupes
Amputé de 4 ministres, l’Exécutif a tenu le 26 octobre un Conseil de gouvernement à l’ambiance morose. L’occasion pour le chef de gouvernement d’appeler ses ministres à «retrousser les manches» et à tirer les conclusions qui s’imposent de la situation politique actuelle. En attendant de décider sur le sort du PPS dans la formation gouvernementale, El Othmani a présenté les grandes lignes du nouveau mode opératoire dans la gestion du programme gouvernemental.
Ambiance tendue, jeudi dernier, au Conseil de gouvernement. Une réunion qui intervient deux jours après le limogeage de 3 ministres et d’un secrétaire d’État du gouvernement actuel par le Roi Mohammed VI Le chef du gouvernement Saâd-Eddine El Othmani a voulu resserrer les troupes dans un contexte de trouble politique marqué par le spectre d’un remaniement ministériel inévitable. Selon le ministre chargé des relations avec le parlement et la société civile, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi «Le Chef de gouvernement s’attelle à l’exécution des Hautes orientations royales relatives à la proposition de noms pour les portefeuilles ministériels vacants». Selon El Khalfi, El Othmani « mène ses contacts et assure en même temps ses fonctions pour garantir la continuité du service public». Ainsi, El Othmani a appelé à l’ouverture du Conseil du gouvernement l’ensemble des ministres à « retrousser les manches ». El Othmani a souligné que la situation actuelle imposait de tirer certaines conclusions.
Dans ce sens, le chef de gouvernement a appelé les membres de l’Exécutif à assumer leurs responsabilités notamment dans le cadre du programme gouvernemental. Il a ainsi insisté sur la mise en place d’un mode opératoire marqué par plus de transparence et la mise en place préalable et systématique d’études de faisabilité. «La prise en considération des doléances des citoyens, des partenaires socio-économiques et de la société civile est une nécessité », a précisé le chef de gouvernement. El Othmani a martelé la nécessité de respecter les délais exigés et à définir clairement la responsabilité de chaque partie prenante du gouvernement. « Avant toute signature de projet ou d’accord, il est impératif de s’assurer de l’existence des moyens humains et matériels nécessaires à l’exécution de ces missions et de mettre en place les outils de gouvernance permettant la gestion correcte des projets », précise El Othmani.
Autant de recommandations sur lesquelles avait insisté la Cour des comptes dans le cadre de son rapport sur le programme de développement de la région d’Al Hoceima présenté mardi dernier devant le souverain. D’ailleurs, le programme Al Hoceima Manarat Al Moutawassit devrait canaliser plus d’efforts de la part des membres du gouvernement. Le chef de l’Exécutif a appelé ses ministres à poursuivre les visites effectuées depuis quelques mois mettant en avant les résultats probants obtenus depuis. Il a par ailleurs appelé ces derniers à effectuer les arbitrages nécessaires afin de mettre fin aux télescopages et blocages ayant marqué certaines procédures. Le chef de gouvernement a affirmé dans ce sens qu’il est prêt à effectuer toute intervention nécessaire précisant toutefois que chaque département ministériel dispose de ses propres responsabilités et prérogatives qu’il devra assumer.
En ce qui concerne les responsables administratifs au sujet desquels les rapports ont relevé des manquements et des dysfonctionnements dans l’exercice de leurs missions, le gouvernement a affirmé qu’il fera le nécessaire et ce, dans le cadre de ses prérogatives. La question du remaniement ministériel est également un sujet brûlant qui apparaît en filigrane. Le chef de gouvernement aura la lourde tâche de proposer une solution aux postes vacants dans son gouvernement dans les plus brefs délais. Le sort du PPS semble d’ailleurs être au centre de cette problématique. Le parti du livre se retrouve amputé de deux de ses ministres, Nabil Benabdellah (Habitat) et El Houssaine Louardi (santé) limogés ainsi qu’un ancien ministre Ahmed Sbihi (Culture) interdit de toute responsabilité publique à l’avenir. Seule Charafat Afilal, secrétaire d’État à l’Eau, continue de tenir le fil qui lie son parti au gouvernement Saâd-Eddine El Othmani. Hier jeudi en matinée, le bureau politique du parti s’est réuni pour débattre autour des dernières évolutions et décider de la démarche à suivre : rester ou quitter le gouvernement. À l’heure où nous mettions sous presse, aucune information n’avait encore filtré à ce sujet.
Le parlement réagit aux directives royales
Dans un communiqué conjoint publié à l’issue d’une récente réunion de la commission de coordination interparlementaire, le parlement a affirmé être prêt à revoir ses méthodes de gestion des questions décisives pour le peuple marocain. Les deux chambres du parlement affirment œuvrer à se conformer à la vision Royale formulée à l’occasion du discours de la fête du Trône. L’objectif étant d’accorder une grande priorité aux questions du modèle de développement, de la mise en œuvre de la régionalisation avancée et de l’insertion de la jeunesse marocaine. Les deux chambres ont également affirmé que les missions fondamentales de ce programme portent sur l’élaboration de propositions de loi et l’introduction d’amendements aux projets soumis au parlement, tout en prenant en compte les changements économiques et sociaux et la consolidation du rôle de contrôle et d’évaluation attribué aux deux chambres, de sorte à assurer le suivi effectif de l’action gouvernementale dans la mise en place des chantiers de développement.