Maroc

El Jadida : La cité portugaise «menacée» par les marchands ambulants

Les marchands ambulants se sont installés aux pieds des murailles du patrimoine mondial de l’UNESCO. Les premiers travaux de restauration ont été lancés en 2009 et se sont soudainement arrêtés, faute de financement.

Le projet adopté par les autorités locales dans le cadre de l’INDH qui consiste à donner des places aux marchands ambulants aux pieds des remparts de l’historique cité portugaise fait des mécontents dans la ville d’El Jadida. L’emplacement est situé le long du flanc nord-ouest de la cité (Place Ahfir) entre le bastion Saint Sébastien et la tour Saint Antoine. «Ce projet porte atteinte à un monument historique classé patrimoine mondial de l’organisation UNESCO», s’indigne Aboulkacem Chebri, directeur du Centre d’études et de recherches sur le patrimoine maroco-lusitanien d’El Jadida. Actuellement, des travaux ont concerné la mise en place d’un espace grillagé pour permettre aux marchands ambulants de s’installer.

Le lieu était, à l’époque des Portugais, un fossé d’eau défensif. Selon les recommandations de l’UNESCO, une distance doit être respectée entre le monument et les constructions. «Cette situation devrait engendrer des problèmes à l’intérieur même de la cité et portera même atteinte à la situation physique du monument historique», note Chebri. Actuellement, le centre en charge de ce patrimoine cherche des fonds afin de parachever la réhabilitation de la cité classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.

D’un autre côté, les marchands ambulants ne sont pas du tout enthousiasmés par le nouvel emplacement. Ils viennent d’ailleurs de manifester pour exprimer leur mécontentement quant à leur délocalisation. L’espace proposé dans le cadre de l’INDH est en plein air et ils ne sont pas convaincus que les clients vont les suivre. Ils préfèrent se maintenir dans leurs positions actuelles. Construite sur une superficie s’étendant sur 5,7 ha, la forteresse qui se présente sous la forme d’une étoile à quatre branches est un joyau de l’architecture de la renaissance. Ces fortifications portugaises de Mazagan, qui font aujourd’hui partie de la ville furent édifiées comme colonie fortifiée sur la côte atlantique au début du XVIe siècle. Les remparts de la cité, très imposants, sont d’une hauteur et d’une épaisseur de 10 mètres.

La moitié de ladite cité est construite sur la mer. Le monument est devenu l’emblème d’El Jadida. De premiers travaux de restauration ont été lancés en 2009 et se sont soudainement arrêtés, faute de financement. Pourtant, et selon une étude, le phénomène de dégradation de toute la cité se trouve accéléré par une forte densification. Plus de 60% du bâti est en mauvais état et près de 5% des constructions menacent ruine. L’idée première était éventuellement d’assurer le recasement des familles vivant dans des habitations précaires. L’étude préconisait aussi d’aménager des structures d’animation au niveau des 4 bastions de la cité portugaise (Cafés, restaurants…) et de mettre en valeur la citerne. Le plan de sauvegarde concernait aussi la requalification des espaces urbains et les bâtiments à valeur architecturale. Autre préoccupation, la sauvegarde du chemin de ronde permettant des promenades du haut des remparts de la cité portugaise est également devenue urgente. Pour les observateurs, ladite cité devrait devenir exclusivement piétonne et il faudrait y interdire la circulation anarchique des véhicules.  



Gouvernance des EEP : une réforme en profondeur se prépare


Recevez les actualités économiques récentes sur votre WhatsApp Suivez les dernières actualités de LESECO.ma sur Google Actualités

Rejoignez LesEco.ma et recevez nos newsletters




Bouton retour en haut de la page