Maroc

Driss Aissaoui : “Le gouvernement met le cap sur le développement de pôles industriels régionaux”

Driss Aissaoui
Analyste politique et économique

À l’heure où le Maroc appuie sur l’accélérateur pour être fin prêt pour le Mondial 2030, se pose la question de savoir comment ces chantiers vont pouvoir accompagner le développement régional des villes sélectionnées pour abriter la compétition. Plus globalement, il s’agit de voir la configuration économique que représenteront nos régions au cours des prochaines années.

Comment faire en sorte que les disparités régionales se réduisent dans la création de la richesse nationale ?
C’est toujours l’axe Tanger-Casablanca, et plus précisément Casablanca-Rabat, qui mène la course en ce qui concerne la création de richesses. Donc, habituellement, les statistiques sur l’évolution des PIB des régions font pratiquement ressortir toujours la même dynamique et renseigne sur une tendance établie et très intéressante.

Là, il s’agit de se poser la question, de savoir comment réduire positivement cet écart. C’est-à-dire comment faire en sorte que ces régions continuent de se développer, tout en assistant à l’émergence de nouveaux pôles économiques. Je pense que le gouvernement met le cap sur le développement de pôles industriels régionaux. Il faut maintenir cette dynamique.

Je pense que le Maroc est déjà en train de mener cette politique, en mettant en valeur les spécificités de chaque région, ainsi que son potentiel et ses atouts. C’est une bonne chose, mais il faudra encore attendre pour que cela puisse considérablement impacter l’ordre établi.

Voyez-vous cette politique porter ses fruits dans le moyen-terme ?
Alors, si l’on se projette vers une date assez symbolique, à savoir 2030, je ne vois pas vraiment d’autres régions qui vont damer le pion à celles actuellement en tête dans la production de la richesse nationale. Car ces régions ont davantage d’atout pour faciliter et attirer les investissements.

En plus, elles-mêmes doivent passer à un niveau supérieur. Je pense néanmoins que c’est toujours bon de maintenir l’attractivité de l’ensemble des régions comme boussole. Et pour cela, la charte de l’investissement peut y contribuer, surtout en permettant de mettre en valeur la main-d’œuvre disponible dans les régions qui ont besoin d’essor.

En un mot, il faut valoriser le potentiel de chaque région pour espérer renforcer la contribution des régions en queue de peloton ?
Le Maroc est lancé dans cette dynamique, comme je l’ai dit. Chaque région est désormais appelée à devenir son propre moteur de développement. Et cela passe par la valorisation de son potentiel et de ses spécificités. Cela pourra certainement attirer les investisseurs. Il y a de quoi rester donc optimiste, mais, encore une fois, dans le moyen-terme, je ne pense pas que l’ordre actuel soit chamboulé.

Et, franchement, si dans chaque région on parvient à valoriser le potentiel local et créer une vraie activité économique, je pense que c’est cela le plus important, dans une logique de développement, plutôt que de compétitivité.

Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO



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