Maroc

Digitalisation de l’action parlementaire : encore du chemin à parcourir !

La digitalisation a révolutionné de nombreux secteurs, offrant des possibilités inédites en termes d’efficacité, de transparence et de participation citoyenne. Un constat établi par Rachid Talbi El Alami, président de la Chambre des représentants lors de son entretien avec Abderrahman Al-Assoumi, président du Parlement arabe sur la technologie, l’innovation et la transformation numérique, à l’occasion de la deuxième réunion du groupe, tenue au Maroc. Mais qu’est-ce qui manque encore ? Et comment peut-on assurer la généralisation de la numérisation ? Tour d’horizon avec Nabil Benabdallah, SG du Parti du progrès et du socialisme (PPS) et Abdelmajid Fassi Fihri, député istiqlalien.

Il est temps pour nos institutions de s’adapter à la nouvelle ère. C’est l’appel lancé par Nabil Benabdallah, secrétaire général du PPS. Pour lui, l’action parlementaire, en particulier, peut bénéficier de la digitalisation pour devenir plus transparente, efficace et accessible aux citoyens. Cependant, cela nécessite un recadrage de la législation existante afin de garantir une mise en œuvre adéquate et sécurisée de ces nouvelles technologies, note-t-il.

Pour le chef du parti au livre, la question de l’accessibilité se pose. «Il faut qu’il n’y ait aucun privilège en termes d’accès», indique-t-il, ajoutant qu’il est impératif de mettre en place des mesures pour garantir que la digitalisation de l’action parlementaire ne laisse personne de côté. Transparence oui, mais encore faut-il faire respecter des règles. L’utilisation des technologies de l’information et de la communication soulève des préoccupations légitimes en matière de sécurité et de confidentialité des données. «Il est essentiel de mettre en place des mesures de protection adéquates pour garantir la sécurité des informations sensibles et prévenir toute tentative de piratage ou de fuite de données», fait-il savoir. En somme, le numérique en soi a le mérite d’exister, reconnaît Nabil Benabdallah. Toutefois, il présente un certain nombre de risques dont l’être humain et la société doivent se prémunir.

La covid a accéléré la transition numérique
D’aucuns pensent que les parlementaires se montrent réticents à abandonner les méthodes traditionnelles et à adopter les technologies numériques. Abdelmajid Fassi Fihri, député Istiqlal, estime qu’au contraire, les parlementaires sont de plus en plus présents sur la scène numérique, notamment sur les réseaux sociaux, affirmant que «depuis la période du covid, et du fait du confinement, le digital a pris une place importante».

Pour ce qui est de la communication, il estime que les procédures parlementaires doivent rester accessibles et ouvertes. Des mesures doivent être prises pour garantir que les délibérations, les réunions de commissions et les décisions soient accessibles au public de manière claire et compréhensible. Pour notre interlocuteur, cela peut être réalisé en développant des plateformes en ligne.

En attendant le Parlement électronique
En 2014, la Chambre des représentants a concrétisé une stratégie claire dans le domaine du Parlement électronique, fondée sur l’utilisation optimale des technologies de l’information et de la communication, et ce, afin de renforcer la performance de l’institution, d’accroître son efficacité, d’en améliorer la transparence et l’ouverture, et de mettre l’information parlementaire à la disposition des députés, des chercheurs, des personnes intéressées et de tous les citoyens, d’une manière générale.

Dans son intervention lors d’une réunion sur la digitalisation de l’action parlementaire et l’échange d’expériences, Rachid Talbi El Alami, président de la Chambre des représentants, a mis en avant l’engagement du Royaume dans le projet d’industrialisation, de transition numérique et d’ouverture aux technologies modernes de l’information et de la communication, sous la conduite éclairée du Roi Mohammed VI. Il a également souligné que l’expérience de la chambre en la matière est devenue une référence régionale et internationale, notamment en ce qui concerne la législation, le contrôle de l’action gouvernementale, la transcription automatique des procès-verbaux des séances plénières et la mise en valeur des archives.

De son côté, le ministre de la Justice a tracé la voie vers la justice numérique, le but étant non seulement de réduire le temps de traitement des demandes, mais de simplifier également les procédures, tant pour les magistrats que les justiciables. Néanmoins, pour des raisons d’ordre juridique, cette mission s’est vu freinée. «Ce projet garantira une forme de clarté et de transparence dans les relations entre les justiciables et les citoyens. L’avenir de la justice au Maroc dépend de la numérisation, qui permet d’interconnecter les établissements de l’État», avait fait savoir Ouahbi.

Kenza Aziouzi / Les Inspirations ÉCO


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