Maroc

Digitalisation : 2021, année de l’open gouvernement ?

La déclaration a été faite par Khalid Safir, wali directeur général des collectivités locales au ministère de l’Intérieur, lors de l’ouverture des travaux du Casablanca Smart City Forum, le 9 juin dernier. Il a, à cette occasion, justifié son propos par plusieurs arguments, qui corroborent le bon taux de réalisation atteint par notre pays dans la mise en œuvre de son premier plan national de gouvernement ouvert 2018-2020. Mais, il reste encore d’importants chantiers à déployer.

«L’année 2021 en cours sera l’année de l’open gouvernement et de la gestion par la data au Maroc» ! La déclaration a été faite par Khalid Safir, wali directeur général des collectivités locales au ministère de l’Intérieur, lors de l’ouverture des travaux du Casablanca Smart City Forum, le 9 juin dernier. Le responsable des collectivités locales a, à cette occasion, justifié son propos par plusieurs arguments, notamment l’importante avancée que connaît le processus de digitalisation dans les régions qui ont déjà de nombreuses applications déployées à leur actif.

Comme exemples dans l’open gouvernement, Khalid Safir a cité chikaya.ma pour le dépôt et le suivi électronique des réclamations, observations et suggestions ainsi que le Portail national des collectivités territoriales (PNCT), réalisés, respectivement, à 100% et 90% en 2020, au plus fort de la crise sanitaire de la Covid-19. Il a ensuite parlé de deux autres chantiers phares en cours au niveau des territoires, à savoir : le portail chafafiya.ma qui permet aux citoyennes et citoyens ainsi qu’aux personnes étrangères résidant légalement au Maroc d’introduire et de suivre les demandes d’accès à l’information conformément à la loi 13-31 relative au droit à l’information ; et de Rokhas index qui va classer les communes selon leur performance en termes de délivrance des autorisations. Chantiers qui, selon lui, vont entrer en service à 100% d’ici la fin de l’année.

Plusieurs chantiers digitaux réalisés…
En matière de gestion par la data, Khalid Safir a également présenté les applications déjà déployées et en cours pour améliorer le parcours du citoyen et le climat des affaires. Concernant les applications déjà fonctionnelles depuis l’année dernière, il a d’abord pointé celles relatives au dépôt et à la délivrance des documents personnels, notamment les portails alhalalmadania.ma sur l’état civil et watiqa.ma le guichet électronique de commande de documents administratifs déjà implémentés, respectivement, dans deux régions et 12 régions. Il a ensuite cité la plateforme rokhas pour la délivrance d’autorisations d’urbanisme et économiques déjà dans 8 régions et 1.200 communes. Sans oublier le bureau d’ordre digital pour le dépôt et le suivi électronique des documents déjà fonctionnel dans les 12 régions du royaume.

Pour ce qui est des projets qui seront déployés avant la fin de cette année, dans la gestion par la data, le wali directeur général des collectivités locales en a pointé trois. D’un côté, il y aura le connecteur GID (Gestion intégrée des données) et de suivi intégré multi-budgets pour le suivi des projets et programmes des collectivités territoriales. C’est notamment un système de données numériques et d’analyse de données. Et de l’autre, il est prévu de mettre en place un système d’information géographique (SIG) à travers un géoportail territorial et un géoportail national sur les documents d’urbanisme ; ainsi qu’un système de reporting GIR/GID (Gestion intégrée des recettes – Gestion intégrée des dépenses) qui émettra des rapports périodiques automatisés des dépenses et recettes.

À propos de l’extension des systèmes GID et GIR aux collectivités locales, notamment pour digitaliser leur système de gestion métier, Khalid Safir a expliqué qu’un pas de géant a été franchi en 2020. Ainsi, la programmation budgétaire et la gestion des AP/AS fonctionnent déjà à 100% depuis l’année dernière. Et que c’est pareil pour les règles, quittance numérique, ordre de recette et MGLF/Abattoirs. Ceci étant, pour l’année en cours, il y a deux chantiers à parachever, à savoir : la mise en place de la plateforme majaliss pour digitaliser les ordres du jours, sessions et décisions des réunions des collectivités territoriales et la plateforme de dépôt des déclarations et de paiement électronique.

…Mais, ce n’est pas suffisant
Cette liste de réalisations et de chantiers qui, selon le wali directeur général des collectivités locales, seront tous achevés cette année, suffit-elle à décréter 2021 année de l’open gouvernement et de la gestion par la data au Maroc ? Pas si vite ! Car, si les choses semblent aller au bon rythme et sur de bons rails au niveau des collectivités locales et donc des régions, il n’en est pas de même au sein des autres parties concernées par le plan national de gouvernement ouvert.

En effet, au moment où on s’active pour le deuxième plan d’action national de gouvernement ouvert (2021/2023), le processus des réformes dans le premier, qui courait sur la période 2018-2020, n’est pas encore tout à fait achevé. Certes, le taux de réalisation du premier plan national aurait atteint 84%, mais les pouvoirs exécutif et législatif ont encore du pain sur la planche pour honorer les 18 engagements pris par le Maroc, notamment dans les domaines de l’accès à l’information, la transparence budgétaire, la participation citoyenne, la lutte contre la corruption et le renforcement des valeurs de la probité dans le service public.

Concernant le droit à l’information par exemple, c’est bien de disposer d’une loi dans ce domaine, mais, le vrai challenge est de mettre en place des actions concrètes pour rendre les dispositions de cette loi effectives auprès des usagers, notamment des citoyens, à commencer par la sensibilisation. Qui sait aujourd’hui que les ministères et les collectivités territoriales disposent chacun d’un site dénommé chafafiya.ma qui permet aux citoyennes et citoyens ainsi qu’aux personnes étrangères résidant légalement au Maroc d’introduire et de suivre les demandes d’accès à l’information? Pas grand monde, pour le moment en tout cas. Autre exemple : la participation citoyenne n’est pas non plus encore acquise. Loin de là ! Tous les acteurs concernés sont unanimes là-dessus : la complémentarité entre la démocratie représentative et celle participative est toujours un vœu pieux dans notre pays. Pourtant, c’est là-dessus qu’il faudrait compter pour restaurer la confiance entre les citoyens et les institutions. Alors comment faire ? Il faudra certainement passer par le développement de nouveaux mécanismes qui nécessiteront l’amendement de certaines lois, mais également renforcer les capacités de la société civile, qui est à la fois très dispersée et très fragile dans notre pays. 

Aziz Diouf / Les Inspirations Éco


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