Maroc

Dépenses de fonctionnement : les fonctionnaires vont montrer l’exemple

Le Projet de Loi de Finances pour l’année 2025 comporte des orientations ambitieuses en matière de rationalisation des dépenses publiques, notamment dans les domaines de l’énergie, de l’eau et des télécommunications. Si pour l’heure, l’absence de données chiffrées précises ne permet pas, à ce stade, d’appréhender pleinement l’ampleur des efforts à déployer et les bénéfices escomptés, cette orientation témoigne au moins de la volonté du gouvernement de restaurer la crédibilité et la soutenabilité des finances publiques. Détails.

Gare aux gaspillages d’eau et d’électricité ! Le PLF 2025 va mettre les administrations au régime sec pour assainir les finances publiques. Peut-on dire que sur cette base, un futur plus sobre et durable attend les fonctionnaires, les administrations publiques et leurs ramifications ? Découvrons aussi les pistes d’optimisation que pourrait exploiter l’exécutif. Dans le cadre du Projet de Loi de Finances (PLF) pour l’année 2025, le gouvernement a défini des objectifs ambitieux visant à préserver la soutenabilité des finances publiques. Parmi les mesures phares, la rationalisation de la consommation d’eau, d’électricité et des dépenses de télécommunications au sein du secteur public figure en bonne place. Cette démarche s’inscrit dans une dynamique plus large de transformation structurelle de l’économie nationale, en quête de vigueur, de durabilité et de résilience.

Les mesures d’économie d’énergie et d’eau
«Rationaliser l’utilisation de l’eau, réduire la consommation d’électricité en encourageant l’utilisation des énergies renouvelables et optimiser les dépenses liées aux télécommunications», telles sont les orientations clairement énoncées dans le PLF 2025.

Bien que les chiffres exacts ne soient pas communiqués, le fait même d’inscrire ces mesures au cœur des priorités budgétaires témoigne de l’ampleur des enjeux énergétiques et hydriques auxquels le secteur public est confronté.

Parmi les pistes explorées, le développement des énergies renouvelables occupe une place de choix. En effet, leur déploiement permettrait non seulement de réduire la facture énergétique de l’État, mais aussi de contribuer à la transition écologique du pays.

Cependant, les investissements nécessaires et les retours sur investissement attendus restent à préciser. En parallèle, une rationalisation accrue de la consommation d’eau et d’électricité est préconisée, laissant entrevoir des marges de manœuvre significatives en termes d’économies potentielles.

Néanmoins, des objectifs chiffrés d’économies, ainsi que des estimations des bénéfices économiques et environnementaux, restent à définir pour donner une visibilité complète sur l’ampleur des efforts à déployer.

Prioriser l’apurement des arriérés de paiement
Parmi les priorités du PLF 2025 figurent également la nécessité de «ne pas accumuler les arriérés de paiement et prioriser leur apurement, notamment ceux relatifs aux dépenses liées à l’eau et à l’électricité». Cet objectif souligne l’enjeu que représentent les créances en souffrance pour les finances publiques marocaines. En effet, l’accumulation d’arriérés de paiement, en particulier dans des secteurs clés comme l’eau et l’électricité, représente un réel défi budgétaire pour les finances publiques marocaines.

Tout d’abord, il convient de rappeler que les arriérés de paiement constituent des dettes à court terme qui pèsent lourdement sur la trésorerie de l’État. En s’accumulant, ils exercent une pression supplémentaire sur le déficit budgétaire et peuvent fragiliser la situation financière globale du pays.

Dans le cas spécifique des dépenses liées à l’eau et à l’électricité, les enjeux sont d’autant plus préoccupants que ces secteurs sont stratégiques et vitaux pour le fonctionnement de l’économie et des services publics. Une accumulation trop importante d’impayés dans ces domaines pourrait mettre en péril la continuité de l’approvisionnement en eau et en électricité, avec des répercussions potentiellement graves pour les ménages, les entreprises et les infrastructures publiques.

De plus, les arriérés de paiement constituent une charge financière supplémentaire pour les entreprises créancières, qui doivent faire face à des problèmes de trésorerie et de rentabilité. Dans certains cas, cela peut même menacer leur survie économique, avec des conséquences négatives en termes d’emplois et d’investissements. En priorisant l’apurement des arriérés, en particulier dans les secteurs de l’eau et de l’électricité, le gouvernement vise à assainir sa situation financière et à rétablir une relation saine avec ses fournisseurs stratégiques.

Cependant, comme on peut le constater, le montant total des arriérés actuels et leur ventilation détaillée par type de créances (eau, électricité, fournisseurs, etc.), n’ont pas été communiqués. Il est donc difficile d’appréhender pleinement l’impact économique de ces retards de paiement pour les entreprises créancières, d’évaluer avec précision l’ampleur des efforts financiers à consentir et les délais nécessaires pour un apurement complet. Des précisions sur ces aspects seraient nécessaires pour apprécier pleinement les défis à relever et les implications budgétaires de cette priorité.

Néanmoins, le gouvernement semble déterminé à s’attaquer à ce problème, en priorisant l’apurement des arriérés liés aux dépenses d’eau et d’électricité. Des précisions sur les délais et les coûts estimés pour un apurement complet permettraient d’éclairer davantage cette priorité budgétaire.

Optimiser la gestion des dépenses de télécommunications
Parmi les pistes d’optimisation des dépenses publiques, le PLF 2025 mentionne également la nécessité d’optimiser les dépenses liées aux télécommunications. Tout d’abord, il est important de souligner que les dépenses de télécommunications représentent un poste budgétaire non négligeable pour l’État marocain. Elles concernent notamment les abonnements et factures liés aux communications téléphoniques (fixes et mobiles), à l’accès à internet et aux infrastructures réseaux pour l’ensemble des administrations et services publics. Comme nous expliquent des analystes, optimiser ces dépenses peut passer par plusieurs leviers.

Entre autres pistes d’optimisation que le gouvernement pourrait exploiter, il a été évoqué la renégociation des contrats avec les opérateurs : «Le gouvernement pourrait renégocier les tarifs et conditions contractuelles avec les fournisseurs de services de télécommunications, en misant sur un effet d’échelle lié à la taille de la commande publique», nous dit un expert.

Autre piste d’optimisation : «La mutualisation des abonnements et la rationalisation des usages».

Un audit approfondi des besoins réels en télécommunications dans chaque administration permettrait d’identifier les éventuels sur-abonnements et de mutualiser les ressources entre services. Pourquoi pas la migration vers des solutions modernes et économiques telles que «le déploiement de solutions unifiées de télécommunications (voix/data/vidéo) basées sur le cloud et la VoIP» ? «Cela peut permettre des économies substantielles», nous dit un contact. La piste du contrôle renforcé des dépenses.

«La mise en place d’outils de monitoring et de gestion permettrait d’identifier les utilisations abusives ou non conformes et d’appliquer une politique d’utilisation rationnelle», nous confie un analyste. Tout cela ne saurait se faire sans mettre l’accent sur la formation à l’utilisation économe des télécommunications.

«Il faut sensibiliser les agents publics à un usage raisonné et économe des ressources télécoms», insiste un expert du secteur.

Au-delà des simples économies budgétaires, cette optimisation pourrait aussi être un levier de modernisation des administrations, en les dotant d’infrastructures télécoms performantes, flexibles et évolutives à moindre coût.

Cependant, il faudra veiller à ce que ces efforts de rationalisation ne se fassent pas au détriment de l’efficacité et de la qualité des services publics, qui reposent aujourd’hui grandement sur des systèmes d’information et de communication fiables et sécurisés. Une étude d’impact préalable, chiffrée et détaillée par secteur d’activité, permettrait de dimensionner correctement ces pistes d’optimisation et d’en évaluer les bénéfices potentiels pour le budget de l’État. L’autre observation est qu’aucune donnée chiffrée n’est fournie quant au montant actuel de ces dépenses, ni sur leurs tendances au cours des dernières années.

En l’absence de ces éléments, il est difficile d’évaluer avec précision les marges de manœuvre et les économies potentielles dans ce domaine. Néanmoins, le gouvernement semble déterminé à mettre en œuvre des mesures pour une gestion plus rationnelle de ces dépenses.

Exploiter les énergies renouvelables

Le développement des énergies renouvelables figure parmi les axes prioritaires du PLF 2025. Cependant, peu d’éléments concrets sont fournis quant à la part actuelle des énergies renouvelables dans la consommation énergétique publique, les projets en cours ou prévus, et les objectifs chiffrés de réduction des dépenses énergétiques grâce à ces sources d’énergie propres.

Néanmoins, le gouvernement semble conscient du potentiel des énergies renouvelables pour alléger la facture énergétique de l’État, tout en contribuant à la transition écologique du pays. Des précisions sur les investissements nécessaires, les retours sur investissement attendus et les bénéfices économiques et environnementaux escomptés permettraient d’apprécier pleinement cette orientation stratégique.

Bilal Cherraji / Les Inspirations ÉCO

 


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