Maroc

Décharge de Médiouna. Un traitement de choc attendu

Hier la commission d’hygiène au sein du Conseil de la ville devait prendre de nouvelles résolutions pour accélérer le processus du choix du nouveau délégataire.

Casablanca sent mauvais. Depuis plusieurs semaines, les habitants de la ville ne cessent de se plaindre auprès des autorités «compétentes». Après avoir fait la sourde oreille, les élus semblent sortir de leur torpeur. Pour cela, il a fallu que des citoyens et des représentants de la société civile investissent le Conseil de la ville, réuni jeudi dernier, en session ordinaire. Une réunion était, donc, programmée hier au sein de la commission d’hygiène du conseil en vue d’étudier le cas de la décharge de Médiouna, source d’inquiétude pour  tous les habitants de la métropole. Depuis que le tribunal administratif de Casablanca a tranché en faveur du Conseil de la ville dans son procès contre Ecomed, c’est la gestion de dizaines de tonnes supplémentaires qui sont déposées dans la décharge au grand dam des  élus. L’appel à manifestation d’intérêt, quant à lui, suscite l’engouement des opérateurs. «70 entreprises ont soumissionné pour la décharge de Médiouna», indique un membre du conseil à propos du programme lancé pour la mise en place d’une usine d’enfouissement et de valorisation au sein de la décharge, laquelle est du ressort de la commune de Majjatia-Oulad Taleb. «La phase de l’étude des dossiers a commencé en vue de trouver une solution à ce problème qui traîne depuis plus de deux années», ajoute le même élu au sein du Conseil de la ville. Les élus se sont dits impuissants face aux vents qui véhiculent les mauvaises odeurs sur la ville. Les communes de Sbata, Tit Mellil, Daroua, Bouskoura et même Nouaceur et Californie sont les plus exposées.

Encore une semaine
Les membres du Conseil de la ville veulent un délai supplémentaire «avant que des nouveautés ne soient annoncées car il faut respecter pleinement les règles d’une concurrence saine et loyale», selon un membre du conseil. Le cadre projeté veut faire du site de la décharge «un modèle à suivre», ajoute cet élu optimiste quant à la capacité de la plus haute instance représentative des Casablancais à pouvoir résoudre cette problématique.  Jusqu’à présent, les élus disposent d’une feuille de route «qui est sur la table du conseil depuis son élection, mais qui est actuellement une urgence». Les données du conseil montrent que la cadence de collecte des déchets s’est améliorée durant les 3 dernières années pour atteindre 85,2% au lieu de 82%, ce qui a impacté la capacité de la décharge. Les mesures de contrôles devront, pour leur part, se renforcer, notamment pour le volet qui incombe aux communes de la ville, lesquelles restent concernées par la problématique à des degrés divers. Des centaines de personnes s’activent quotidiennement au sein de la décharge de manière illégale pour exploiter les déchets. Le rôle de la police environnementale reste aussi crucial pour lutter contre la dégradation du cadre urbain et l’impact de ce genre d’activité sur la santé publique. Il est à rappeler qu’un programme de réhabilitation de la décharge de Médiouna pour «l’aligner aux nomes européennes» existe depuis 2007 sans qu’il soit appliqué.



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