Maroc

Dakhla : Les pêcheurs veulent «du temps» pour la couverture sociale

L’Association de la pêche artisanale à Dakhla veut un répit de deux mois pour se mettre à niveau et appliquer les directives du ministère de tutelle. L’objectif est de pouvoir mieux se préparer à l’intégration des marins pêcheurs dans le système de couverture sociale.

Les artisans pêcheurs à Dakhla veulent une période d’acclimatation avec les nouvelles dispositions de couvertures sociales. Depuis le début de l’année, selon Hassan Talbi, président de l’Association de la pêche artisanale à Dakhla, les autorisations de pêche sont corrélées à la présentation des déclarations à la CNSS. Talbi revendique une période de transition de deux mois pour que les pêcheurs qui travaillent à bord des barques, à la part, puissent se mettre en sociétés et pouvoir ainsi payer les droits de la couverture sociale dans les mêmes conditions que leurs confrères dans la pêche côtière et en haute mer. «Nous ne sommes pas contre. Nous voulons payer les pêcheurs au Smig et payer le 1,75% à la CNSS. Mais pour la retraite, nous n’avons pas les moyens de payer 6%», explique Talbi qui veut que ce taux de 6% soit revu à 3%, soit un total de 4,75% que les pêcheurs artisanaux peuvent supporter. Talbi met en avant la spécificité de Dakhla où, ajoute-t-il, les conditions des pêcheurs artisanaux ne sont pas les mêmes qu’à Agadir ou dans le nord. La saisonnalité, surtout pour la pêche du poulpe, pèse de son poids sur le rendement et la pérennité de la pêche artisanale à Dakhla. C’est la raison pour laquelle, les artisans pêcheurs demandent que le département de la Pêche prenne en considération cet aspect au même titre, d’ailleurs, que certaines conditions défavorables comme l’absence d’eau et d’électricité sur les sites et villages de pêcheurs contrairement à ceux d’Agadir, par exemple.

Aujourd’hui, selon Talbi, seules 75 barques de la pêche artisanale sont affiliées à la CNSS, sur un total de 3.083 unités. Toutefois, le ministère de tutelle avance que 85% de la flotte artisanale est aujourd’hui affiliée. Au niveau national, 19.865 pêcheurs artisanaux y sont affiliés sur un total de 61.000 travaillant à bord de 17.000 barques. D’un point de vue légal, il faut savoir que le dahir de juillet 1972, relatif au régime de sécurité sociale, stipule, dans son article 2, que les marins pêcheurs à la part sont obligatoirement assujettis au régime de la sécurité sociale. Toutefois, les marins pêcheurs du segment artisanal n’ont pas été réactifs au même degré que ceux de la pêche côtière ou en haute mer.

Par ailleurs, après plusieurs actions visant l’intégration des pêcheurs artisanaux au régime de la sécurité sociale, un projet a été retenu à l’issue du dialogue social du 26 avril 2011 et il a finalement été approuvé par le Conseil d’administration de la CNSS, en date du 17 août 2011. L’objectif était de garantir l’adhésion de 45.000 marins pêcheurs artisanaux au régime obligatoire de la sécurité sociale, afin qu’ils bénéficient des prestations sociales à court et long termes ainsi que des allocations familiales et de l’assurance maladie obligatoire.

En termes d’impact économique, le ministère estime que la couverture sociale des marins pêcheurs artisanaux pourrait augmenter le chiffre d’affaires, réalisé par le segment artisanal dans les halles au poisson, de 40%, avec une incidence positive aussi bien sur les exportations que sur l’approvisionnement du marché local en poisson réglementé. Quant à l’impact social, il sera de la même envergure, à savoir une hausse du revenu mensuel des marins pêcheurs de plus de 40% et, partant, une amélioration des conditions de leur vie et celle de leurs familles. 


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