Crise du logement : un programme dédié au Logement locatif intermédiaire

Le Maroc est confronté à une pression démographique croissante. Pour y faire face, le ministère de l’Aménagement du Territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville entend dynamiser le marché en développant la formule de logement locatif intermédiaire (LLI). Ce programme, qui cible les ménages à revenu intermédiaire et les jeunes actifs, propose des logements à loyers maîtrisés. Il se positionne ainsi comme une alternative entre le marché libre et le logement social. À cet effet, une mission d’assistance de cinq mois, dotée d’une enveloppe de 3,5 MDH, est lancée dans plusieurs grandes villes pilotes. Objectif : analyser le marché et définir les modalités du programme LLI.
Face à la pression démographique actuelle qui se traduit par un taux d’urbanisation de plus en plus élevé, l’offre en logements nécessite une diversification à même de répondre à la pression sur le marché immobilier et aux difficultés d’accès au logement, surtout dans les grandes villes.
Partant de ce constat, le Maroc, par l’intermédiaire du ministère de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville, a lancé une mission d’assistance visant à dynamiser le marché locatif national. Cette ambition passe par le développement d’un programme dédié au logement locatif intermédiaire visant, en particulier, la diversification de l’offre de logement.
Ce marché, sous forme d’appel d’offres international, a pour objectif principal de répondre à une urgence nationale, le taux d’urbanisation étant en forte progression : il atteint 62,8% selon le RGPH 2024 contre 60,3% en 2014. Une situation qui se traduit par des difficultés croissantes d’accès à la propriété pour les ménages à revenu intermédiaire, notamment dans les grandes agglomérations.
Dans ce cadre, le Logement locatif intermédiaire (LLI) est perçu comme une solution alternative susceptible de mettre sur le marché des logements à loyers maîtrisés.
Une offre entre marché libre et logement social
Avec une enveloppe estimée à 3,5 MDH, cette assistance vise à structurer une réponse cohérente aux besoins en logement des classes moyennes et des jeunes actifs, en explorant des mécanismes tels que l’acquisition/auto-construction à loyer contrôlé, la sous-location via des entités dédiées, ou encore des systèmes d’épargne adossés au loyer pour faciliter l’accession future à la propriété.
De ce fait, cette consultation s’inscrit dans un contexte où le développement du LLI représente un levier efficace visant à répondre aux défis d’accès au logement de la classe moyenne. Le LLI, qui consiste en une offre à loyers maîtrisés entre le marché libre et le logement social, se positionne comme une offre de logements à loyers plus abordables que ceux du marché privé «libre».
Il permet par ailleurs de faciliter l’accès au logement pour la classe moyenne et les jeunes actifs dans les zones sous tension. À noter que la mission d’assistance s’étendra sur une période de cinq mois. Elle comprend deux phases complémentaires. La première, d’une durée de trois mois portera sur une analyse approfondie de l’existant.
Les villes pilotes de l’étude
Le diagnostic inclura l’évaluation du marché locatif national, l’identification des leviers et mécanismes incitatifs (fiscaux, épargne) pour les bailleurs et locataires, ainsi qu’un benchmark des meilleures pratiques internationales (France, Royaume-Uni, Singapour, Argentine…).
La deuxième phase, d’une durée de deux mois, sera dédiée à la définition des caractéristiques précises du programme et à l’établissement de son montage technico-financier, incluant des simulations financières détaillées ainsi que les conditions de partenariat.
Par ailleurs, l’étude se focalisera, dans le cadre de la réalisation de cette mission d’assistance, sur plusieurs villes pilotes. Il s’agira essentiellement des grandes villes et agglomérations ainsi que de celles qui abritent des chantiers de grande envergure (Agadir, Casablanca/Mohammedia, Dakhla, Fès, Laâyoune, Marrakech, Tanger et Rabat/Salé).
Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO