Covid : enfin le bout du tunnel ?

Pour beaucoup, l’épisode covid-19 n’est plus qu’un mauvais souvenir, relevant d’une période qui, bien que marquante, semble désormais tombée dans les oubliettes. Cependant, il faut rester vigilant. Le virus circule toujours, malgré l’accalmie apparente. Où en est la situation épidémiologique du pays ? Y a-t-il un risque d’aggravation avec l’arrivée de la période estivale ? Le point avec Dr Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé. 

Pas de panique, la situation est maîtrisée ! À en croire les derniers chiffres officiels publiés par le ministère de la Santé, le Maroc n’a plus de souci à se faire concernant la covid-19, la situation épidémiologique étant sous contrôle. Cependant, en dépit de ces résultats encourageants, il y a lieu de rester sur ses gardes et de ne pas relâcher les efforts. Le respect des mesures sanitaires, la poursuite de la vaccination et la vigilance face aux variants du virus restent essentiels pour maintenir la situation sous contrôle.

553 tests réalisés
«On est hors de danger», rassure le docteur Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé. En effet, le dernier bulletin hebdomadaire publié le vendredi 7 juillet, fait état de 23 cas confirmés au cours de la semaine écoulée et de 32 cas actifs sur l’ensemble du territoire. Par ailleurs, 553 tests ont été réalisés. «Cependant, il est important de souligner que ces chiffres sont basés sur les tests effectués en laboratoire et ne reflètent probablement pas la réalité, car de moins en moins de personnes se font tester», souligne le médecin. «Néanmoins, nous disposons de deux indicateurs fiables», fait savoir l’expert. Tayeb Hamdi explique tout d’abord qu’aucun décès ni cas grave n’a été recensé, et il n’y a actuellement aucune personne en réanimation. Le deuxième indicateur est relatif au taux de positivité. «Ceci nous permet de suivre l’évolution de la situation, même avec un faible nombre de tests. Actuellement, ce taux est de 4,2%, alors qu’il était de 20% pendant la «vaguelette» de mai. Celle-ci est désormais terminée, et nous nous dirigeons vers un taux de positivité de 1%, voire moins», estime-t-il.

À quoi faut-il s’attendre ?
Cela signifie que la situation actuelle ne pose aucun problème, ni pour le système de santé ni pour la population. Et le médecin de rappeler que le Royaume a déjà vécu une petite vague de pandémie au cours des mois d’avril et mai derniers, mais qui s’est rapidement dissipée. Le virus ressurgira dorénavant par intermittences – selon les experts -, et deviendra éventuellement saisonnier, comme la grippe, se concentrant principalement sur les saisons froides. «Tout cela est rendu possible grâce à l’immunité de la population», se réjouit Dr Hamdi. En effet, au moins deux tiers des Marocains ont reçu au moins deux doses de vaccin.

«L’immunité hybride, acquise par la vaccination et la maladie, est efficace contre les formes graves et les décès», révèle-t-il. Et de rappeler également qu’il est important de prendre soin des personnes vulnérables, comme les personnes âgées et les femmes enceintes.

D’ailleurs, les jeunes non plus ne sont pas à l’abri de la maladie. «Même si vous êtes en bonne santé, immunisés et à faible risque de décès, il est préférable de rappeler que mieux vaut prévenir que guérir», avertit le chercheur. Il ajoute que le Covid long, qui n’est pas à prendre à la légère, peut causer des années de souffrance, même pour les jeunes en bonne santé. «Il faut donc prendre des précautions, car il s’agit d’une maladie dont un large pan est encore méconnu», insiste-t-il. En ce qui concerne les mesures restrictives, le médecin estime qu’il n’y a aucune raison de s’attendre à ce genre de dispositif pendant les vacances, sauf pour les personnes vulnérables. Cependant, il est nécessaire de prendre les mesures adéquates pour rester en sécurité.

Rappel

Au mois du mois de mai, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a jugé que la covid-19 «ne représentait plus une urgence sanitaire mondiale», ouvrant ainsi la voie à la fin d’une pandémie qui a fait «au moins 20 millions» de morts dans le monde et fortement perturbé l’économie mondiale.

Kenza Aziouzi / Les Inspirations ÉCO