Covid-19 : réunion au sommet sur la situation à Casablanca
Si la capitale économique a été mise sous cloche par le gouvernement, c’est pour contenir la propagation du virus qui affiche une recrudescence inquiétante. Le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, a fait le point sur le cas de Casablanca.
La fermeture de la ville de Casablanca est dictée par les impératifs de la situation sanitaire. C’est ce qu’a souligné le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, hier mardi à l’issue d’une réunion tenue à Casablanca pour faire le point sur la situation pandémique dans la métropole. Néanmoins, nuance Ait Taleb, même si «Casablanca est loin d’être un cas isolé», la montée en flèche du nombre de cas confirmés au cours des dernières semaines a poussé à prendre cette décision. Cela notamment au regard de la forte mobilité au sein de la ville. C’est donc sur la base d’indicateurs chiffrés que le gouvernement s’est vu contraint de prendre les récentes décisions relatives à la préfecture de Casablanca. Le but, selon Ait Taleb, est qu’à l’issue des 14 prochains jours, l’élan de la propagation du virus puisse être freiné et que «nous puissions sortir Casablanca de cette situation». Pourquoi Casablanca, quand d’autres villes ont aussi enregistré des pics de contaminations sans que des mesures aussi radicales n’aient été prises? Le ministre de la Santé répond à cette question en mettant en avant le poids de la ville en tant que «coeur battant de la machine économique nationale, ce qui nous impose de soutenir Casablanca d’abord par ces mesures et aussi par des actions de soutien logistique qui seront déployées». Ces mesures concerneront également le renforcement du volet des ressources humaines et l’élargissement de la capacité d’accueil des unités de réanimation, en cas d’aggravation de la situation.
Casablanca, aujourd’hui, c’est 42% du volume global de cas positifs détectés par les autorités sanitaires nationales, rappelle le ministre. Egalement, 40% des cas critiques et 38% des décès recensés découlant des effets de la Covid-19 relèvent de ce territoire. Autant de facteurs qui poussent, explique Ait Taleb, à adopter une démarche dédiée pour la métropole, ce qui explique la réunion tenue hier. Y ont notamment pris part le secrétaire général du ministère de la Santé, Abdelilah Boutaleb, la directrice régionale de la Santé, Nabila Rmili, le directeur du Centre hospitalier universitaire (CHU) Ibn Rochd de Casablanca, Moulay Hicham Afif, le président de la Société marocaine des sciences médicales (SMSM), Moulay Said Afif et le directeur de l’Institut Pasteur du Maroc (IPM), Abderahman Maaroufi.
Pour rappel, le gouvernement a décidé d’instaurer de nouvelles mesures en vue de circonscrire la propagation du coronavirus au niveau de Casablanca et ce, à compter de ce lundi 7 septembre. Parmi ces mesures, il y a la fermeture des marchés de proximité à 15 h, les restaurants à 21 h et, surtout, la fermeture des accès de la préfecture de Casablanca, dont l’entrée ou la sortie est conditionnée par l’obtention d’une autorisation exceptionnelle de la part des autorités locales. Au vu de la coïncidence de ces développements avec la rentrée des classes, il a été décidé de maintenir closes les portes des établissements scolaires (primaire, collèges, lycées et université), avec l’adoption de l’enseignement à distance durant deux semaines.
Sami Nemli / Les Inspirations Éco