Maroc

Couverture universelle : le Japon accorde un prêt record au Maroc

Un prêt de 1,85 milliard de dirhams, conclu le 20 septembre 2024, entre Fouzi Lekjaa, ministre délégué chargé du Budget, et Kawabata Tomoyuki, représentant de la JICA-Maroc, porte la coopération maroco-japonaise à un degré inédit. 
Dans le prolongement de la refonte du système de santé amorcée en 2022 avec l’adoption de la loi-cadre n°06-22, le Maroc continue à restructurer son paysage médical visant à généraliser l’accès aux soins. La réforme dont la finalité est d’améliorer la qualité des prestations et de garantir l’équilibre financier de la sécurité sociale, s’inscrit également dans une logique de coopération internationale. Tel est l’objet du dernier dispositif de financement octroyé par l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA), avec une enveloppe colossal de 1,85 milliard de dirhams (27,76 milliards de yens) !
Ce financement vise à renforcer les infrastructures de santé dans les zones rurales et à améliorer la qualité des services, notamment en matière de nutrition maternelle et infantile. Le contrat de prêt a été conclu entre Fouzi Lekjaa, ministre délégué chargé du Budget, et Kawabata Tomoyuki, représentant de la JICA-Maroc, après la signature de l’Échange de notes qui a formalisé l’accord entre les deux États.
D’après le communiqué de l’ambassade du Japon, ce programme s’aligne sur les stratégies de réforme du secteur de la santé, notamment le Plan Santé 2025, la loi-cadre n°09.21 sur la protection sociale, ainsi que les axes clés du Nouveau modèle de développement, en l’occurrence l’axe relatif au «services de santé de qualité et à la protection sanitaire comme droits fondamentaux des citoyens». Résultant de la coopération entre Fouzi Lekjaa, ministre délégué chargé du Budget, et Hideaki Kuramitsu, ambassadeur du Japon au Maroc, ce rapprochement s’inscrit dans une dynamique plus large de partenariat stratégique entre les deux nations. Et comme l’a rappelé l’ambassadeur Hideaki Kuramitsu, dans nos colonnes, ce partenariat ne se cantonne pas à la seule couverture sanitaire universelle, mais s’étend à d’autres domaines stratégiques.
Synergies opérationnelles
L’évolution de la coopération économique est à la fois remarquable et multiforme. Aujourd’hui, plus de 70 entreprises japonaises opèrent au Maroc, créant environ 50.000 emplois, un chiffre qui témoigne de l’intérêt grandissant du Japon pour le potentiel économique du Royaume. Ces entreprises sont issues principalement des secteurs industriels et des énergies renouvelables.
«Nous avons encouragé le développement de projets comme celui de Mitsui, à Taza, qui mise sur l’énergie éolienne, tout en explorant des opportunités dans le dessalement de l’eau de mer avec des technologies de pointe», nous confiait l’ambassadeur.
En avril 2022, l’entrée en vigueur de l’Accord pour la promotion et la protection des investissements et de la Convention fiscale a également joué un rôle fondamental dans l’intensification des relations économiques bilatérales. Ces accords visent à assurer un environnement d’investissement plus attractif, et à faciliter les flux de capitaux.
Dans un cadre plus large, le Maroc joue un rôle clé dans la stratégie japonaise de renforcement des relations avec l’Afrique. Lors de la TICAD 8 en 2022, le Premier ministre Fumio Kishida a souligné que le Japon et l’Afrique sont «des partenaires pour grandir ensemble». Le Maroc, avec ses infrastructures de pointe, ses zones franches et ses accords de libre-échange, est devenu un hub pour les entreprises japonaises désireuses d’étendre leurs activités sur le continent africain.
«Le Royaume, avec son positionnement stratégique et ses relations solides avec les pays africains, constitue un partenaire naturel pour la diplomatie économique japonaise», a précisé l’ambassadeur.
De manière globale, le Maroc s’affirme comme un partenaire stratégique dans la diplomatie économique du Japon avec l’Afrique. Et d’après l’ambassadeur japonais, le Maroc, fort de ses infrastructures modernes et de ses accords de libre-échange, se positionne comme un hub incontournable pour les entreprises japonaises cherchant à s’étendre sur le continent africain.
Ce partenariat bilatéral, porté par des synergies opérationnelles et une vision partagée sur les enjeux durables,va bien au-delà des simples échanges économiques. Il repose sur une vision commune de développement durable et de coopération Sud-Sud. Cette alliance pourrait d’ailleurs servir de modèle pour d’autres pays africains, notamment dans les secteurs des énergies renouvelables et des technologies, où le Maroc et le Japon partagent des objectifs de croissance inclusive et durable communs.
IDE: le Japon, nouvel acteur stratégique dans le paysage économique 
Les investissements japonais au Maroc ont connu une évolution remarquable ces dernières années. En effet, le stock d’investissements directs a presque quintuplé entre 2016 et 2021, passant de 458 millions de dirhams à environ 2,39 milliards de dirhams.
De plus, l’entrée en vigueur, en 2022, de l’Accord pour la promotion et la protection des investissements et de la Convention fiscale constitue un élément positif pour de nombreuses entreprises japonaises qui s’intéressent au marché marocain. Il est essentiel de travailler en étroite collaboration avec le gouvernement marocain afin d’assurer la mise en œuvre régulière de ces accords. S’y ajoutent les nombreuses missions d’affaires japonaises au Maroc en 2023.
Cette dynamique est largement portée par l’entrée en vigueur, en 2022, de l’Accord pour la promotion et la protection des investissements ainsi que de la Convention fiscale.
«Ces accords ouvrent de nouvelles opportunités pour les entreprises japonaises désireuses de s’établir au Maroc», a déclaré l’ambassadeur Hideaki Kuramitsu, soulignant l’importance de cette coopération renforcée.

 

Ayoub Ibnoulfassih / Les Inspirations ÉCO

 


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