Coronavirus au Maroc: les prévisions inquiétantes du HCP
Les perspectives d’évolution des nouvelles infections révèlent une situation épidémique « préoccupante », avec la possibilité de reproduction d’une vague plus forte de contamination dans le cas d’une levée des mesures du confinement partiel mises en application actuellement dans certaines zones, indique le Haut Commissariat au Plan (HCP).
Le taux de létalité se poursuivrait au rythme de 1,9% suivant les tendances de vulnérabilité, indiquant ainsi une situation épidémique difficile mais encore « supportable » par le système sanitaire, précise le HCP dans sa dernière publication « Les Brefs du Plan », consacrée à la « situation épidémique Covid-19 et perspectives d’évolution au Maroc à l’horizon de fin 2020 », notant que les prévisions du nombre des cas cumulés au terme de l’année 2020 se sont basées sur les données arrêtées le 20 septembre.
Au niveau régional, les prévisions basées sur les tendances actuelles permettent d’identifier quatre groupes d’évolution.
Pour le groupe 1 (à haut risque) comportant la région Casablanca-Settat, le HCP s’attend à une poursuite de l’augmentation des cas contaminés avec une possibilité de dépasser les 2.000 cas par jour à fin décembre.
« Cela peut être un signal d’une situation critique de la propagation du virus qui peut nécessiter des mesures strictes », souligne la note.
En ce qui concerne le Groupe 2 (situation instable), constitué des régions Rabat-Kénitra et Marrakech-Safi, le HCP fait observer que le rythme de la contamination dans Rabat-Kénitra est moins élevé en comparaison avec la région Casablanca-Settat, avec un champ de fluctuation plus large, ajoutant que « le nombre de cas cumulés pourrait atteindre 59.037 à fin décembre ». Au niveau de la région Marrakech-Safi, le HCP s’attend à une poursuite de l’évolution volatile des nouveaux cas journaliers enregistrés. « Dans ce groupe, la situation semble instable à la date du 20 septembre pour les deux régions, une vague des contaminations peut se déclencher à tout instant, imposant un maintien des mesures de confinement partiel », alerte l’étude. Pour le Groupe 3 (Fès-Meknès, Tanger-Tétouan), l’évolution du nombre de cas infectés quotidiennement est stable, avec une possibilité d' »extinction » si les mesures d’autoprotection et le respect des gestes-barrières sont maintenus. Le risque d’aggravation de la situation serait plus lié au laxisme des citoyens quant au respect des mesures de prévention. Le nombre des contaminations atteindrait 20 672 à fin décembre dans la région Fès-Meknès.
Enfin, pour le groupe 4 (autres régions), le HCP indique que le nombre de cas enregistrés jusqu’au 20 septembre est maîtrisable s’il est tenu compte des mesures préventives, mais l’apparition de nouveaux clusters pourrait générer une vague de contamination, notamment en cas de non-respect des mesures d’autoprotection.
Ladite publication présente un éclairage sur la situation épidémique liée au Covid-19 depuis la levée du confinement au Maroc ainsi que ses perspectives d’évolution à fin 2020. Elle vise, également, à examiner l’effet d’une stratégie d’imposition d’un confinement hebdomadaire (1 jour/semaine) sur la tendance prévue des cas déclarés positifs.
Cette stratégie pourrait constituer une base pour relancer le débat autour des politiques de riposte face à une montée excessive du nombre de contaminations.