Consommation : le chocolat, une facture toujours plus salée
Le pouvoir d’achat des Marocains sera mis à rude épreuve. Certes, le chocolat ne représente pas un produit de première nécessité, mais l’augmentation imminente des prix dans les commerces ne manquera pas d’avoir une incidence sur la consommation. Avec l’explosion des cours du cacao à l’international, l’impact sur les industriels ne saurait tarder.
Noyer son chagrin dans le chocolat ne sera plus à la portée de tous. En effet, succomber à ce petit plaisir coûtera plus cher. Le prix du cacao a continué de grimper au point de dépasser celui du cuivre. Depuis quelques jours, le cours de l’or brun a quasiment franchi la barre des 10.000 dollars la tonne à New York, ce qui représente une hausse vertigineuse de 140% en seulement un an. En cause, le changement climatique qui provoque de sérieux dégâts, notamment dans les pays les plus vulnérables.
Offre en baisse
Pour la fève de cacao, elle est principalement produite en Côte d’Ivoire et au Ghana. Des pays qui ont subi une succession d’événements climatiques qui ont fortement impacté la récolte, entrainant une chute de l’offre estimée à 40% par rapport à la saison précédente. Cela a eu pour effet de faire bondir les cours à l’international. Le scénario a empiré avec les craintes d’une pénurie en Afrique de l’Ouest. La répercussion de cette envolée du cacao sur la chaîne d’approvisionnement ne tardera pas à se faire sentir. Une situation qui laisse les chocolatiers perplexes. Entre l’explosion des cours de la matière première et un pouvoir d’achat affaibli, l’équation est difficile à résoudre. Quelle que soit la maniabilité, l’impact sur les prix du chocolat et des friandises est indéniable.
Certes, au Maroc, la consommation de chocolat ne rivalise pas avec celle d’autres pays comme Suisse ou encore la France, mais l’onde de choc ressentie auprès des industriels est la même. Certains chocolatiers ont d’ores et déjà procédé à des augmentations de prix, alors que d’autres pourraient opter pour la réduflation, c’est-à-dire la diminution des quantités au lieu d’une hausse des prix.
À noter que le Maroc importe l’équivalent de 1 kg de chocolat par habitant par an, ce qui représente 30.000 tonnes de chocolat et succédané. Côté prix, il faut s’attendre à une hausse des prix dès le deuxième semestre, comme l’a souligné Amine Berrada Sounni, président du groupe Omnipar, propriétaire de la marque Aiguebelle.
Toutefois, l’industriel ne cache pas son inquiétude quant à l’évolution du secteur. «Il est intéressant de noter qu’il y a des augmentations importantes sur le marché, malheureusement indépendantes de notre volonté. C’est une crise sans précédent sur le marché mondial du chocolat, et nous sommes dans une zone de grand danger». Ainsi, il faut s’attendre à une hausse importante des prix, lesquels pourraient être multipliés par trois.