Maroc

Conservation des ressources en eau et en sols. Un schéma directeur régional en projet à Béni Mellal-Khénifra

Face à l’érosion hydrique et à la rareté des ressources en eau, la région Béni Mellal-Khénifra, à forte vocation agricole, se prépare à élaborer un Schéma directeur régional. Cette initiative stratégique vise à préserver la durabilité des terres et à sécuriser l’avenir de l’agriculture dans cette zone clé du Maroc.

La Direction régionale de l’agriculture (DRA) de Béni Mellal-Khénifra s’attelle à une priorité et non des moindres : la conservation des eaux, des sols et la collecte des eaux pluviales. Une question aux enjeux stratégiques importants, notamment eu égard au positionnement agricole de la région.

Il s’agit, en effet, d’apporter une réponse concrète aux défis posés par l’érosion hydrique et la rareté des ressources en eau dans cette région clé du pays. Dans ce sens, la DRA a lancé un appel d’offres international pour l’élaboration de l’étude relative audit Schéma directeur régional. L’étude en question se concentre sur cinq provinces de la région de Béni Mellal-Khénifra : Béni-Mellal, Khénifra, Khouribga, Azilal et Fqih Bensalah. L’objectif principal est d’identifier les zones les plus vulnérables à l’érosion et celles qui offrent un potentiel pour la collecte des eaux pluviales. Les résultats de cette étude permettront de concevoir un programme d’aménagement qui visera à préserver les sols et à garantir une gestion efficace des ressources en eau, contribuant ainsi à la durabilité de l’agriculture dans la région.

Pour atteindre ces objectifs, l’étude comprendra une cartographie détaillée des zones d’intervention, des enquêtes socioéconomiques pour évaluer les besoins des communautés locales, ainsi que des prises de vue aériennes par drone pour mieux comprendre les zones sensibles. Ces données seront utilisées pour créer des cartes thématiques et définir des stratégies adaptées à chaque unité agro-écologique.

Quatre phases

En termes de méthodologie, l’étude se déroulera en quatre phases principales, sur une période de onze mois. La première phase consistera en une étude préliminaire et une approche méthodologique, incluant une synthèse des études antérieures, la cartographie des sites de protection existants et un benchmarking des meilleures pratiques dans le bassin méditerranéen.

La deuxième phase portera sur la caractérisation des risques d’érosion et l’identification des zones d’intervention prioritaires. Cela impliquera une analyse du milieu physique, une évaluation du potentiel hydrique et la cartographie des zones d’érosion ainsi que des sites potentiels pour la collecte des eaux pluviales.

La troisième phase sera dédiée à l’établissement des ortho-photo-plans numériques et des plans parcellaires des zones prioritaires, à l’aide de drones et de modèles numériques de terrain.

Enfin, la quatrième phase concernera l’élaboration d’un plan d’aménagement détaillé, avec des actions spécifiques pour la conservation des sols et des eaux, ainsi que des mesures d’accompagnement pour assurer le succès et la durabilité du projet.

Notons que cette initiative pourrait également servir de modèle pour d’autres régions du Maroc confrontées à des défis similaires, illustrant un engagement fort en faveur de la durabilité environnementale et économique du pays.


Lourde, la facture de l’érosion !

L’érosion hydrique est une menace majeure pour les terres agricoles du Maroc, engendrant des pertes économiques significatives et compromettant la durabilité des infrastructures hydrauliques. Une étude de la Banque mondiale de 2017 estime que les dégâts causés par la dégradation des sols représentent 0,54% du PIB national. Conscient de cette problématique, le gouvernement, à travers la Direction de l’irrigation et de l’aménagement de l’espace agricole (DIAEA), s’engage à intensifier ses efforts pour protéger les terres agricoles, en ligne avec la stratégie nationale «Génération Green».

Sami Nemli / Les Inspirations ÉCO

 


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