Congrès du PJD : Benkirane aura son plébiscite
Toutes les composantes du parti de la lampe semblent adhérer au schéma proposé pour le prolongement du mandat du SG. Benkirane ne semble plus avoir le droit de perdre les prochaines législatives, en contrepartie du renouvellement de confiance attendu ce samedi à Rabat par les militants du parti.
Le congrès extraordinaire du PJD prévu le 28 mai ne sera probablement pas un moment ordinaire dans la vie du parti, qui s’apprête à adopter une procédure «exceptionnelle» pour faire prolonger le mandat de Benkirane. Loin de s’agir d’un hasard du calendrier, la première formation parlementaire a pris le soin de programmer son congrès en pleine préparation des législatives en vue de démontrer son organisation jusque-là réussie des prochaines échéances.
Le président de la commission préparatoire du congrès, Slimane El Amrani, explique que l’ordre du jour de la réunion englobe «la présentation d’une procédure spéciale pour entériner la décision du report du 8e congrès, avant l’approbation de cette décision qui est le 2e point à l’ordre du jour du congrès, lequel sera aussi marqué par le mot du secrétaire général». Les statuts du parti imposent que le Conseil national, présidé par Saâd Eddine El Othmani, reste la seule instance apte à réviser la durée de mandat du secrétaire général. L’élargissement du petit Parlement du parti à 160 membres depuis 2012 lui a permis d’assurer une bonne présence au sein de la plus haute instance décisionnelle du parti. Les préparatifs pour la tenue de cette session extraordinaires ont été pour leur part finalisés.
La commission préparatoire veut avant tout jouer la carte de la mobilisation en ajournant toutes les questions à l’après-renouvellement de la Chambre des représentants. C’est le cas essentiellement de la mise en œuvre de la parité. Jusqu’à présent, l’amendement des statuts du parti à l’issue du 7e congrès en 2012 devrait porter le quota des femmes dans les organes dirigeants à plus de 20%, pour atteindre le tiers. La question de l’implication des jeunes et des femmes via des instances parallèles a été la principale option qui a été retenue pour canaliser les demandes émanant des femmes, ainsi que pour la plupart des membres qui sont aussi classés dans la rubrique des jeunes de moins de 40 ans.
Le bilan de 4 ans au gouvernement
Les organes dirigeants du parti semblent reléguer la question à un rôle secondaire durant la session extraordinaire programmée samedi prochain. Pourtant, et même si cette question qui forme l’ossature de la campagne électorale du parti n’a pas été retenue par l’ordre du jour du congrès extraordinaire, les composantes du parti préfèrent se concentrer sur la prochaine rentrée. Le principal souci est certainement celui de rendre la gestion de la période transitoire moins pénible pour l’ensemble des structures du parti et de permettre à Benkirane de mieux parachever les mesures de restructuration qui ont été discutées et validées durant les préparatifs de ce congrès. Il est à souligner aussi que le consensus recherché lors de cette ultime rencontre de l’ensemble des structures du PJD reste cruciale pour les autres partis formant la majorité et dont le MP et le PPS ont presque annoncé leur présence aux côtés du parti de la lampe.
Les autres enjeux du congrès extraordinaire
Les militants du parti portent également un œil vigilant sur d’autres questions, en dehors des élections. Ainsi, et en plus de «la sauvegarde de la paix sociale et de la mise en échec des tentatives pour enflammer le Maroc, qui n’ont pas pu aboutir, c’est la réconciliation avec la politique opérée par le parti» qui doit rester prioritaire, selon le membre de la jeunesse dudit parti. À l’ordre du jour également, figure un nouveau redéploiement pour les structures dédiées à l’organisation du parti à l’issue des élections législatives, de même que la place des jeunes reste posée avec acuité, à l’instar de la problématique du rajeunissement des élites dirigeantes. Le renouvellement du mandat de l’actuel chef de gouvernement semble conditionner le sort de l’ensemble des membres du secrétariat général, dans la mesure où le prolongement du mandat de Benkirane est dicté uniquement par le souci électoral.
