Commerce mondial : le Maroc parmi les membres fondateurs du Partenariat FIT

Le Maroc rejoint une coalition de 14 pays pour fonder le Partenariat pour l’avenir de l’investissement et du commerce (FIT), une initiative multilatérale inédite destinée à renforcer la voix des économies moyennes et émergentes dans la gouvernance du commerce mondial. Objectif : bâtir un système plus équitable, plus inclusif et adapté aux enjeux contemporains. Pour le Royaume, cette adhésion marque une nouvelle étape dans sa stratégie d’influence économique, notamment en Afrique et dans l’espace euro-méditerranéen.
Le Maroc a officiellement rejoint un groupe de 14 pays fondateurs du Partenariat pour l’avenir de l’investissement et du commerce (FIT), une coalition inédite lancée le 19 septembre 2025, destinée à promouvoir un modèle de commerce international plus équilibré et collaboratif.
Cette initiative ambitionne de répondre aux limites du système commercial multilatéral actuel en renforçant le poids collectif des petites et moyennes économies dans les négociations et les prises de décision globales. La création du FIT a été annoncée à l’issue d’une réunion ministérielle virtuelle, en présence de la directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Ngozi Okonjo-Iweala.
Selon la déclaration conjointe publiée à cette occasion, le partenariat vise à «favoriser un commerce ouvert et équitable, soutenir une croissance inclusive et relever les défis contemporains du commerce mondial».
Il entend, notamment, agir sur des questions clés telles que la sécurité des chaînes d’approvisionnement, la réduction des barrières non tarifaires, la facilitation de l’investissement, et l’intégration des technologies émergentes dans les échanges commerciaux.
Le ministre néo-zélandais du Commerce et de l’Investissement, Todd McClay, a résumé l’esprit du partenariat : «Nous sommes un groupe de pays dépendants du commerce déterminés à adopter une approche proactive pour ouvrir les marchés, attirer des capitaux et éliminer les obstacles».
La participation du Maroc à cette initiative s’inscrit dans une stratégie diplomatique et économique cohérente, qui vise à positionner le Royaume comme un acteur incontournable du commerce international, notamment en Afrique et dans l’espace euro-méditerranéen. Membre actif de l’OMC, le Maroc multiplie depuis plusieurs années les accords de libre-échange (avec l’Union européenne, les États-Unis, la Turquie, plusieurs pays africains…), mais cherche également à redéfinir les règles du jeu à travers des partenariats innovants.
En intégrant le FIT dès sa création, le Royaume manifeste sa volonté de peser davantage dans les grands débats sur la gouvernance économique mondiale. Ce positionnement est d’autant plus stratégique que le FIT se veut une alternative aux grands blocs commerciaux traditionnels, en donnant une voix collective à des pays qui partagent les mêmes préoccupations : diversification des échanges, transition numérique, résilience post-Covid, soutenabilité environnementale.
Une coalition diversifiée et géographiquement équilibrée
Outre le Maroc, les membres fondateurs du FIT comptent des économies d’Asie (Singapour, Émirats Arabes Unis), d’Europe (Suisse), d’Amérique latine (Chili), du Pacifique (Nouvelle-Zélande), mais aussi d’Afrique.
Cette diversité régionale confère au partenariat une représentativité qui pourrait lui permettre de porter des propositions crédibles face aux grandes puissances commerciales comme les États-Unis, la Chine ou l’Union européenne.
La genèse du FIT remonte à une réunion ministérielle tenue en mai 2025 en Suisse, à l’issue de 12 mois de consultations diplomatiques discrètes. Les Émirats Arabes Unis, qui ont joué un rôle moteur dans le processus de négociation, accueilleront le prochain cycle de discussions, confirmant leur rôle croissant dans l’architecture commerciale mondiale.
S.N. / Les Inspirations ÉCO