Commerce extérieur : baisse marquée des prix à l’import

Au deuxième trimestre 2025, les indices des valeurs unitaires publiés par le Haut-commissariat au plan mettent en évidence un recul sensible des prix à l’importation, atténué seulement en partie par l’évolution des demi-produits à l’export.
Le commerce extérieur du Maroc traverse une phase d’ajustement tarifaire. Les chiffres publiés par le Haut-commissariat au plan témoignent d’un recul simultané des indices des valeurs unitaires à l’import et à l’export. Si la tendance est commune, son ampleur varie selon la structure des produits échangés, traduisant la forte dépendance du pays à la conjoncture internationale, notamment aux fluctuations de l’énergie et des produits agricoles.
Les importations sous pression
L’indice des valeurs unitaires à l’importation a diminué de 5,7% au deuxième trimestre 2025 par rapport à la même période de l’année précédente. Cette correction s’explique principalement par l’effondrement des prix de l’énergie et des lubrifiants, qui reculent de 19,2%.
Les équipements agricoles affichent également une baisse spectaculaire de 21%. Les biens de consommation terminés et les équipements industriels se replient respectivement de 6% et 4,9%, confirmant une tendance généralisée. Quant à l’alimentation et aux produits bruts d’origine animale et végétale, habituellement plus stables, ils connaissent un repli modéré.
Les exportations plus résilientes
À l’export, le recul est moins marqué mais non négligeable. L’indice global se contracte de 0,8% sur un an. Plusieurs segments stratégiques s’inscrivent en baisse, notamment les produits agricoles et animaux qui chutent de 25%, et les produits minéraux en recul de 11%. L’énergie reflète également la tendance internationale avec une diminution de plus de 12%.
Toutefois, les demi-produits offrent un contrepoids en progressant de 9,8%. Cette performance atténue le recul global et témoigne d’une certaine capacité de résilience de l’appareil exportateur marocain. Sur une lecture pluriannuelle, la trajectoire confirme une érosion progressive des indices depuis 2023. Après un plateau relatif en 2024, le deuxième trimestre 2025 s’inscrit dans une accentuation du mouvement baissier.
Ce signal interpelle sur la fragilité de la balance commerciale, encore très dépendante des prix mondiaux. Si les volumes d’échanges se maintiennent, la valeur générée par ces flux s’affaiblit, ce qui peut réduire la marge de manœuvre du pays en matière de recettes en devises. Pour les décideurs économiques, cette tendance rappelle l’importance de diversifier la structure des exportations tout en réduisant la vulnérabilité énergétique.
Faiza Rhoul / Les Inspirations ÉCO