Comment sécuriser les déplacements en ville
Un guide référentiel des aménagements de sécurité routière en milieu urbain a été présenté, lundi, par le ministère de tutelle. Il vise notamment ‘harmonisation des actions sectorielles. La mise à niveau des infrastructures et de la signalisation est aussi au programme.
Enfin, le gouvernement prend conscience du rôle que la convergence sectorielle peut jouer en matière de sécurité routière. Cette volonté de travailler ensemble pour réduire de 50% le nombre d’accidents en 2026, a trouvé son expression lundi, lors de la présentation d’un guide référentiel des aménagements de sécurité routière en milieu urbain. Car, près des 3/4 des accidents de la circulation sont enregistrés en ville, même si le nombre de morts dans ces zones ne dépasse pas les 20%. En effet, ce document est le fruit d’un partenariat entre les ministères de l’Équipement, du transport et de la logistique et de l’eau, de l’Intérieur, de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville et le Comité national de prévention des accidents de la circulation, ainsi que l’Institut national d’aménagement et d’urbanisme.
Pour Mohamed Najib Boulif, ministre délégué chargé du Transport (photo), ce guide, élaboré dans le cadre d’une approche participative, vise à harmoniser les référentiels de la sécurité routière dans les zones urbaines. En effet, ce guide sera aussi une référence entre les mains des élus et des acteurs concernés délimitant, par ailleurs, les obligations de chacun dans le domaine de la sécurité routière. Plus en détail, le document en question comporte 14 axes et prévoit plusieurs aménagements, notamment les passages cloutés, la signalisation routière et la mise en place de panneaux de signalisation relatifs aux établissements publics. Selon Saida Cherkaoui, chef du service études à l’Agence nationale de sécurité routière, des sessions de formation seront organisées au profit des collectivités locales afin de les assister dans la mise en œuvre du guide.
Lors d’une intervention à l’occasion de la Journée nationale de la sécurité routière, Saadeddine El Othmani a expliqué que l’année 2017 était en phase avec les objectifs de la stratégie nationale 2025. Le chef du gouvernement a expliqué, à ce propos, que la mortalité routière a baissé de 2,62% en 2017, ce qui a permis de sauver la vie de 94 personnes, comparé à une année auparavant, et ce, grâce aux mesures de sécurité routière mises en place. «Ces mesures doivent être automatiques et directes et faire partie de l’éducation», a-t-il relevé. Et El Othmani de réitérer que le gouvernement accorde l’intérêt qu’il faut au chantier de la sécurité routière et s’engage à mettre en œuvre cette stratégie en bonne et due forme. Et pourtant, avec 10 morts et 120 blessés graves par jour, soit plus de 4.000 décès par an et 2% de PIB perdu, la route sévit malgré les efforts consentis depuis la première stratégie de sécurité routière lancée en 2004. Aujourd’hui, la responsabilité partagée doit montrer des signes forts dans le sens du changement. À titre d’exemple, il est nécessaire de faire un focus sur les centres de contrôle technique, dans la mesure où l’on voit toujours des véhicules impropres à la circulation sillonner les villes. Les radars de nuit sont peu ou prou utilisés malgré les promesses du département de tutelle de les mettre en œuvre. S’ajoute à cela, un déploiement chaotique de la police de circulation délaissant les points noirs en zone urbaine au profit d’artères secondaires. Enfin, l’infrastructure routière, y compris la signalisation, mérite un intérêt particulier de la part des pouvoirs publics.
Pour donner plus d’impact à sa stratégie, le gouvernement avait pris la décision d’intégrer le Comité nationale de prévention des accidents de la circulation et la Direction de la sécurité routière dans une seule Agence nationale de la sécurité routière.