Maroc

Comment le royaume gère la crise des Marocains pris dans le piège libyen

 

Des dizaines de Marocains sont bloqués en Libye faute de pouvoir se procurer des documents pour renter au pays. Entre le souci sécuritaire qui inquiète le royaume et l’absence d’interlocuteur de l’administration libyenne, notre source nous révèle comment ces Marocains sont bloqués dans un no man’s land juridique et territorial.

 Les services diplomatiques marocains vivent depuis quelques mois un casse-tête chinois à cause des Marocains résidants ou détenus en Libye. En effet, le Maroc n’a pas de représentation diplomatique à Tripoli depuis près d’une année, crise sécuritaire oblige. L’ambassade du royaume en Libye avait même subi des tirs de mortier, ce qui a détérioré l’ambassade et a compliqué le travail de ses employés. Du coup, l’ambassadeur du royaume à Tripoli travaille depuis Rabat et coordonne avec l’ambassade de Tunis, qui gère les affaires temporairement. Selon des sources bien informées, les services diplomatiques marocains en Tunisie sont obligés de faire chaque jour plus de 200 kilomètres pour se rendre au poste frontalier de Ras Jedir. « On n’a pas le droit d’y avoir un bureau, car, c’est une zone militaire, mais nos services s’y rendent chaque jour et coordonnent avec les Marocains résidant en Libye pour leur faciliter leurs démarches administratives », nous apprend une source proche de l’ambassade du royaume en Tunisie.

 Ces entraves ont retardé le retour des Marocains de Libye, mais, pas seulement. Le défi sécuritaire reste le premier obstacle. Pour y remédier, le Maroc essaie de procéder dans le respect le plus total des démarches administratives à l’instar d’autres pays tels que l’Égypte, la Tunisie ou encore le Sénégal. Ces États refusent tout accès à leurs citoyens résidants en Libye ou migrants illégaux en partance pour l’Italie avant de passer quelques contrôles pour s’assurer de leur appartenance nationale et leur parcours. Danger terroriste oblige dans une Libye proie au chaos et gérée par deux gouvernements qui se disputent la légitimité.

 Le spectre du Jihadisme

 C’est pour cela que le royaume exige que chaque migrant soit sujet à un contrôle d’empreinte avant d’être rapatrié, car il est facile de se procurer un faux passeport dans la Libye d’aujourd’hui. Et cela dérange les Libyens : « Ce n’est pas un problème de rapatriement, mais d’ordre sécuritaire. On ne rigole pas avec la stabilité et la vie des Marocains. Sinon, le Maroc n’aurait pas œuvré pour le retour de plus de 200 personnes en août dernier » détaille notre source.

 En effet, que les autorités libyennes exercent de la pression sur leurs homologues marocains pour évacuer les Marocains. Cela se fait par le biais de vidéos et des infos sur les réseaux sociaux, alors que certains Marocains sont détenus par les autorités libyennes puisque toute tentative d’immigrer clandestinement est incriminée par les lois en vigueur en Libye. « Les autorités libyennes maltraitent les Marocains et veulent faire croire qu’ils les protègent. En vérité, ils veulent s’en débarrasser seulement. Sans oublier leur sourde oreille et leur refus de collaborer », poursuit notre source avant de conclure : « Les services diplomatiques marocains font tout ce qui est de leur possible pour surmonter cet obstacle en essayant de rapatrier les Marocains tout en préservant la sécurité du royaume. »

 


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