Maroc

CMA CGM lance une ligne au départ de Dakhla

D’une fréquence bimensuelle, cette escale régulière au départ de Dakhla a été lancée mardi 26 juillet. La société transportera du poisson congelé, des conserves en plus de la farine de poissons et des productions agricoles.

Le groupe français CMA CGM étend sa couverture géographique au Maroc, en lançant une nouvelle ligne maritime dans les provinces du Sud, au départ du port de Dakhla. Ce nouveau positionnement s’inscrit dans le cadre de la politique commerciale du groupe, fondée sur «la proximité et l’écoute des besoins des clients». «Nous n’aurions pas choisi Dakhla sans les chefs d’entreprise de cette région qui ont manifesté leur besoin d’avoir une nouvelle solution logistique», explique Patrick Joleaud, directeur général du groupe au Maroc. D’une fréquence bimensuelle, cette escale au départ de Dakhla a été lancée, mardi 26 juillet dernier, avec le soutien des deux opérateurs portuaires, Marsa Maroc et l’Agence nationale des ports (ANP).

C’est au cours de l’année en cours que la faisabilité de cette escale a été étudiée, suite à différentes réunions tenues avec les chefs d’entreprise de la région. «Le challenge consiste à relier le port de Dakhla au hub international de Tanger Med puisque les industriels de la région Dakhla-Oued Eddahab exportent à l’international», souligne Najib Ait Si, Senior Manager au sein du groupe CMA CGM et chargé des ventes et marketing au Maroc. L’objectif, selon le management du groupe au Maroc, est de passer à une fréquence hebdomadaire puisque la ligne est un facteur de développement économique, non seulement pour l’export de poissons, mais aussi pour le congelé, l’industrie de conserve en plus de la farine de poissons et des productions agricoles.

Actuellement, cinq clients ont déjà été approchés, et l’escale arrive déjà à un tiers de ce qui est prévu. «Le groupe est très conscient de la nécessité de donner le temps à cette ligne. Dans nos études, nous intégrons cette dimension d’investissement dans les premières escales et nous laisserons le temps au marché pour s’adapter dans le cadre d’une période de test», ajoute Najib Ait Si. Le groupe compte également sur le volume d’export pour rentabiliser la ligne et la pérenniser pour passer d’une fréquence bimensuelle à hebdomadaire. Par ailleurs, le groupe CMA CGM a fait appel à un navire battant pavillon marocain et respectant les contraintes nautiques du port de Dakhla, notamment la profondeur. Concernant le tarif, il est, selon le groupe, «compétitif» par rapport au segment routier. «C’était l’une des conditions avant la mise en ligne de cette solution logistique pour que l’intérêt financier et la marge soient à la hauteur», explique Patrick Joleaud. 


 

Patrick Joleaud
Directeur général du groupe CMA CGM au Maroc

«Nous espérons rentabiliser cette ligne avec l’import»

Les Inspirations ÉCO :  CMA CGM a fait le choix de se développer dans les provinces du Sud, comment vous définissez la politique de proximité du groupe au Maroc ?   
Patrick Joleaud : Actuellement, nous sommes représentés au niveau de tous les ports du Maroc. Cette année, nous avions fait escale au port de Nador. Nous l’avons fait à plusieurs reprises et nous espérons développer des volumes d’exportation. Pour l’escale d’un bateau, il y a plusieurs paramètres qui entrent dans cette opération, notamment la réalité des volumes à venir charger dans le port, la présence réelle de lignes sur ce trajet et puis le coût de l’escale. C’est un équilibre entre le taux de fret et le coût de l’escale.  

Est-ce que l’équilibre financier de la ligne sera maintenu par rapport au coût de l’escale et le taux de fret à Dakhla ?
Malgré un équilibre financier négatif pour le groupe, nous avons décidé de venir à Dakhla et investir dans une nouvelle solution logistique, dont le groupe est précurseur, pour répondre aux besoins et attentes du tissu économique de la Région Dakhla-Oued Eddahab. Certes, cette ligne régulière est vectrice de développement pour le poisson de congélation, mais aussi pour l’industrie de conserve, la farine de poissons et les productions agricoles. Cependant, nous espérons également rentabiliser cette ligne avec l’import, soit la marchandise à destination du port de Tanger ou de Casablanca. Pour arriver également au seuil de rentabilité, il faut du temps pour que le marché d’export s’adapte à cette nouvelle ligne.  

Qu’en est-il de votre projet de l’acheminement des aquatiques vivants ?
Nous voulons aussi favoriser le transport des animaux aquatiques vivants, notamment les langoustes de Dakhla et Agadir vers Marseille avec la nouvelle génération de conteneurs «Aquaviva» qui ont fait l’objet de plusieurs années de recherche au sein de notre groupe. Cette expérience a été déjà initiée entre le Canada et la France à travers l’export de homards vivants qui étaient transportés surgelés ou vivants sur un bloc de glace par avion.
 
Et pour les autres lignes ?
Le groupe mettra une ligne directe de 9 heures vers la Russie avec l’augmentation des quantités de primeurs acheminées vers ce marché. Deux lignes sont également lancées vers l’Angleterre et les pays du Benelux et d’autres vers le sud de la France. La ligne à partir de Tanger vers le Canada sera également développée en plus de la ligne reliant le Maroc aux pays de Golfe.


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