Casablanca: Lydec mobilise 635 MDH pour la sécurisation de l’eau
L’opérateur couvrant les communes urbaines de Casablanca, Mohammedia et Aïn Harrouda a alloué une enveloppe budgétaire de l’ordre de 635 MDH à la réalisation de cinq projets structurants, dont le renforcement de l’alimentation en eau potable du Grand Casablanca via les adductions Bouregreg.
Le déficit critique des deux bassins hydrauliques d’Oum Er Rbia et du Bouregreg-Chaouia, approvisionnant la région de Casablanca-Settat, continue d’exercer sa pression aussi bien sur l’approvisionnement en eau potable que sur les opérateurs chargés de la distribution de l’eau, allusion faite à Lydec qui opère dans la métropole casablancaise.
Dans ce contexte actuel de stress hydrique, la région de Casablanca-Settat est la plus concernée par cette problématique de pénurie d’eau, compte tenu de son poids démographique et économique à l’échelle nationale, mais aussi de ses besoins en infrastructures pour faire face à cette situation. Dans ce sens, la consommation journalière du Grand Casablanca oscille entre 500.000 et 730.000 m³. Notons qu’en 2021, l’équivalent de 219 millions de m³ d’eau a été distribué. Outre les actions menées pour réaliser des économies d’eau sur son réseau de distribution et d’alimentation long de 7.000 km et d’une capacité de stockage de 680.000 m³, soit une autonomie supérieure à 26 heures, Lydec a mobilisé des investissements visant à renforcer les infrastructures de l’eau potable et à sécuriser l’alimentation du Grand Casablanca.
C’est ainsi que l’opérateur a alloué une enveloppe budgétaire de l’ordre de 635 MDH à la réalisation de cinq projets structurants, dont le renforcement de l’alimentation en eau potable du Grand Casablanca via les adductions Bouregreg. Parallèlement, Lydec a également finalisé la réalisation de deux réservoirs d’eau potable, notamment l’extension du réservoir d’Ouled Saleh et celui semi-enterré de Mansouria ainsi que les composantes du système d’alimentation en eau potable de l’opération Riad. Par ailleurs, un quatrième réservoir d’eau potable est en cours de réalisation au niveau de la zone Mejjatia, à Ouled Taleb.
Sécuriser l’alimentation en eau potable de la zone Sud
Dans le cadre de la convention de partenariat relative au financement et à la réalisation du projet de renforcement de l’alimentation en eau potable du Grand Casablanca, via les adductions Bouregreg, en substitution à une partie des eaux en provenance d’Oum Er Rbia, Lydec a réalisé une station de pompage d’une capacité de 1.000 litres/seconde et une conduite de refoulement entre le site «Médiouna 140» et «Merchich 240» sur un linéaire de 12 km.
L’objectif étant de sécuriser l’alimentation en eau potable de la zone Sud du périmètre de la gestion déléguée qui connaît une expansion urbaine très importante, notamment au niveau des communes de Bouskoura, Ouled Saleh, Médiouna, El Mejjatia Ouled Taleb, Lahraouiyine…
Dans le détail, les travaux ont consisté à transférer l’eau potable à partir des installations existantes de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) vers les réservoirs de stockage d’eau gérés par Lydec et alimentant la zone Sud de Casablanca. En chiffres, le coût de la tranche confiée à Lydec s’élève à 133 MDH.
S’agissant de l’extension du réservoir d’Ouled Saleh, à Bouskoura, ce dernier bénéficie désormais d’une capacité de stockage additionnelle permettant de répondre à la demande croissante en eau dans toute la zone de Bouskoura, ainsi que les zones d’extension, grâce à la construction d’une nouvelle cuve rectangulaire d’une capacité de 9.000 m³ d’eau.
Les travaux ont consisté également en la réalisation d’une chambre de vannes, d’un local technique, d’ouvrages annexes ainsi qu’un raccordement au réseau existant.
Les cuves existantes sont désormais alimentées en eau par la station de pompage de Bouskoura 140, via une nouvelle conduite de refoulement d’un diamètre de 600 mm (DN600), tandis que l’alimentation de secours, à partir de l’étage Merchich 240, est maintenue. Le coût de l’ensemble du système d’alimentation en eau de Bouskoura s’élève à 155,6 MDH.
Le reste des projets dédié à l’alimentation en eau
Pour sa part, la construction et l’équipement du réservoir semi-enterré à Mansouria en béton armé est doté d’une capacité de 2×7.500 m³ avec deux cuves rectangulaires. Le coût de réalisation du système d’alimentation en eau potable de la zone de Mansouria, en cours de développement, s’élève à 101 MDH. Ce système prévoit aussi la construction de conduites d’adduction et de distribution (DN400, DN500 et DN600) avec un piquage au niveau des amenées d’eau de l’ONEE (Bouregreg).
Le piquage est aujourd’hui en phase de lancement des travaux, ce qui permettra de mettre en service tout le système d’alimentation. En ce qui concerne la réalisation du système d’alimentation en eau potable de l’opération Riad, ce système comprend 10 km de feeders d’eau potable (DN 800 et DN 1000), en plus d’un réservoir d’eau d’une capacité de 15.000 m³.
À cela s’ajoutent un château d’eau d’une capacité de 1.000 m³ et d’une hauteur de 25 mètres, une station de pompage d’un débit à terme de 1.800 litres par seconde, ainsi qu’un suppresseur d’une capacité de 442 litres par seconde.
La réalisation de toutes les composantes de ce système, qui permettra la sécurisation de l’alimentation en eau potable des bénéficiaires de l’opération Riad, à Sidi Hajjaj-Oued Hassar (province de Médiouna), nécessite, selon Lydec, une enveloppe budgétaire de 181 MDH.
Le système est aujourd’hui en cours de finalisation. Par ailleurs, étant donné que le réservoir d’eau existant de «Merchiche 240», d’une capacité actuelle de 36.000 m³, ne permet pas de garantir une autonomie d’alimentation en eau potable de 24 heures, Lydec a prévu, dans le cadre de son programme d’investissement, la réalisation d’un réservoir de capacité 2×15.000 m³ au niveau de la zone de Mejjatia-Ouled Taleb.
Celui-ci consiste également en la construction de deux conduites d’arrivée (DN 600 et DN 800), une conduite de vidange (DN 400) ainsi que d’autres ouvrages annexes. Le coût de réalisation de ce système d’alimentation est estimé à 64 millions de DH.
Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO